Filière caprine : Cap’vert une journée pour apprendre et échanger à l’Inra de Lusignan


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 30/09/2019 PAR Julien PRIVAT

Il y a foule sur le site de l’Inra les Verrines à Lusignan. Plus de 450 personnes assistent à la troisième édition de Cap’Vert. Une journée dédiée aux éleveurs et techniciens pour faire un point et partager les recherches et les évolutions des techniques dans la filière caprine. Eleveurs, techniciens, jeunes en formation (des élèves de BTS  ou de CFA) s’y sont rendus pour en apprendre un peu plus. « Nous avons commencé en 2015 avec 380 personnes, puis 2017 420 personnes, et là nous atteignons les 450 personnes inscrites et encore certaines viennent et ne le sont pas. Ça prouve que ce rendez-vous intéresse les professionnels de la filière caprine », explique Jérémie Jost, animateur RedCap (Réseau d’expérimentation et de développement caprin) et organisateur de cet événement. Les sujets traités durant cette journée se concentrent autour des différents types d’herbes et de l’autonomie alimentaire de la filière caprine. 

Transfert de connaissances 

Cela fait un an que Jérémie Jost prépare ce rendez-vous. Depuis deux semaines, il s’affaire sur le site des Verrines. « Cap’vert, c’est un peu une phase de transfert de connaissances », explique-t-il. Gilles Amiot, éleveur en sud Deux-Sèvres du côté de Melle, possède 300 chèvres. Ce producteur de lait participe activement à l’organisation de cette journée technique. « C’est le résultat d’une démarche qui a été initiée par les professionnels et l’ensemble des organisations. Nous avons réussi à mettre tout le monde autour de la table pour enclencher le programme Red Cap. Lors de cette journée, nous présentons les résultats du travail de quelques années. Le but, c’est que ces recherches servent aux éleveurs et techniciens ». Cap’Vert amène de l’information sur la valorisation de l’herbe, l’économie, la rentabilité de la filière caprine.

Visite et explication devant le bâtiment de Patuchev. Un dispositif d'expérimentation pour concevoir et évaluer des systèmes d'élevages caprins basé sur l'alimentation à l'herbe

Cap’Vert, c’est l’occasion de visiter deux lieux expérimentaux. Tout d’abord le nouveau bâtiment Ferticap inauguré le 30 avril dernier. Il traite de travaux sur la fertilisation des chèvres et leur reproduction. Il s’agit d’un centre d’insémination artificielle où travaillent entre 6 et 7 personnes. « Les boucs arrivent ce vendredi (vendredi 27 septembre), je ne peux pas vous les montrer », rigole Alice Fatet, Ingénieure de recherche à l’INRA. Ce bâtiment est composé de trois unités d’hébergement et d’une capacité d’accueil de 8 boucs. Ils peuvent mener des expériences et simuler différentes situations. Les axes de recherche concernent aussi bien l’insémination, l’amélioration de la qualité de la semence et la maîtrise des cycles de la femelle. « Nous travaillons sur des tas d’éléments en laboratoire pour améliorer les procédés de reproduction et le fait de remplir les femelles. » Sur le terrain, Ferticap s’appuie sur un réseau de 26 éleveurs qui améliorent leurs pratiques de reproduction .

Deuxième lieu, les bâtiments de Patuchev. Un dispositif expérimental, composé de six personnes, dont l’objectif est de gagner en autonomie alimentaire en travaillant sur différents types de systèmes d’élevage qui permettraient une meilleure autonomie en intrants sous contrainte de production. Au total, trois troupeaux de 60 chèvres sont observés selon trois systèmes. Chacun dispose de 10 hectares de surfaces cultivées. Cela permet de développer des connaissances sur le pâturage des chèvres, la qualité nutritionnelle du lait et des fromages. Il y a aussi des recherches sur l’utilisation et la valorisation des prairies multi-espèces.

Sept ateliers étaient organisés autour des thématiques, comme l'herbe, l'alimentation ou la reproduction dans la filière caprineSept ateliers pour apprendre

Tout au long de la journée, des ateliers sont organisés de manière ludique afin de faire passer les messages et les connaissances. Au total, il y en a sept :  sur l’autonomie alimentaire, l’alimentation ou la reproduction. Parmi eux, un atelier sur l’herbe : « Y’a pas mieux que l’herbe ! ». Angélique Roué, conseillère caprine à la chambre d’agriculture des Deux-Sèvres, anime cet atelier. « Nous voulons parler de toutes les façons de valoriser l’herbe dans les rations des chèvres. Nous en parlons sous tous les angles : économique, technique, travail, environnement. » Pour faire passer le message, les participants à ces ateliers sont répartis en équipe de cinq personnes qui doivent défendre un point de vue sur une thématique tirée au sort. « L’objectif est que les éleveurs repartent avec des repères et de l’intérêt sur chacun des systèmes alimentaires. À la fin, chacun repart avec des chiffres d’observation sur nos réseaux.» Julien Thabault, éleveur de chèvres à Brétignole près de Bressuire dans les Deux-Sèvres, a participé à cet atelier. « Ces moments permettent de rencontrer d’autres personnes et d’apprendre des choses sur le pâturage et toutes les informations qui tournent autour de l’herbe. Le pâturage est une technique difficile à gérer par rapport à des parasites qu’ingèrent souvent les chèvres ». Ce matin, il a participé à deux ateliers et a pu en découvrir deux autres dans l’après-midi.

Prochain rendez-vous pour la quatrième édition de Cap’Vert dans deux ans. Car cette journée se déroule en alternance avec Capr’inov. Mais Redcap (le réseau d’expérimentation et de développement caprin) y donne des conférences où sont évoquées les avancées techniques et les évolutions d’une filière qui sans cesse se questionne et revoit ses pratiques. La filière caprine doit également réfléchir à la transmission, D’ici 5 ans, un quart des éleveurs du bassin de Nouvelle-Aquitaine partira à la retraite. Il y aura des exploitations à reprendre. C’est dans ce contexte que le mardi 5 novembre, au lycée agricole de Montmorillon, est organisée une journée sur l’installation caprine. 

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