Grippe aviaire, le point en Dordogne : une nécessaire obligation de résultats


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Publication PUBLIÉ LE 06/07/2017 PAR Claude-Hélène Yvard

Le message des services de l’état et des professionnels de la filière volailles est clair, à l’issue d’une réunion qui s’est tenue jeudi en préfecture. « Il faut tout mettre en oeuvre pour le virus de l’influenza aviaire ne réaparaisse pas dans les élevages de canards, de volailles et d’oie (dont la filière est menacée) du Périgord, surtout à l’automne. « Le risque est bien réel, en Dordogne. Le 30 juin  un foyer d’influenza aviaire hautement pathogène a été découvert dans une commune du Nord de la France. Le virus de la grippe aviaire constitue une épée de Damocles au dessus de la tête des éleveurs périgourdins, explique Frédéric Piron, directeur de la direction départemental de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDSCP). L’objectif de la réunion du comité de pilotage sur l’influenza aviaire du 6 juillet, était de faire le point sur l’état d’avancement de la mise en place des mesures de biosécurité et surtout de rappeler les efforts engagés. Personne ne veut revivre la situation vécue ces deux dernières années. De novembre 2015 à mars 2016, 79 foyers ont été détectés dont 18 dans le département. De décembre 2016 à mars 2017, 485 foyers ont été détectés. Ces deux crises ont eu un énorme impact sur les filières courte et longue  et les pertes financières directes et indirectes sont estimées en dizaines de millions d’euros. Et le traumatisme pour les éleveurs reste important. Et la France n’a toujours pas récupéré depuis la fin 2015 le statut sanitaire d’indemne d’influenza aviaire, synonyme de capacité à exporter. « Si la Dordogne, n’a été pas été touchée par la deuxième vague de l’épidémie, aucune exploitation n’est à l’abri aujourd’hui, » précise Frank Martin, du service  veille épidémiologique, santé et protection animale de la DDSCP. 

Tirer expérience des crises

Pour protéger les élevages, des mesures s’inscrivant sur le long terme ont été mises en place : elles  consistent à gérer les entrées et les sorties de l’exploitation, l’instauration de sas sanitaires, des bonnes pratiques d’hygiène, formations du personnel. Depuis novembre 2016, la DDSCP a controlé 41 exploitations ( on dénombre en Dordogne, 1700 ateliers d’élévage de volailles ou de canards). Ces premiers contrôles ciblés démontrent 50 % d’anomalies majeures. Ce taux peut paraître élevé, mais il s’explique par le fait que certains éleveurs devaient faire beaucoup d’investissements pour être en conformité, d’autres proches de la retraite sans succession n’ont pas les moyens financiers et n’avaient pas prévu d’investir et, enfin, certains espéraient passer entre les mailles du filet. Mais les professionnels doivent jouer collectifs, les efforts des uns ne doivent pas être anéantis par le manque d’efforts des autres, » poursuit Franck Martin. Des accompagnements techniques et financiers existent. Le constat est là : la mise en place des règles de biosécurité est inégale et n’offre pas encore de garanties suffisantes de maîtrise du danger face au virus. Concernant le transport des volailles et notamment des canards, largement mis en cause dans la propagation de l’épizootie, des efforts importants en matière de nettoyage, désinfection des caisses, et des camions de transport ont été constatés. Deux stations de désinfection des camions et des caisses de transports ont été créées : une à Saint Geniès en Périgord Noir, une à saint Laurent des Vignes. Une troisième doit voir le jour à Boulazac, d’ici quelques semaines. Aucune n’existait avant novembre 2015 et ces investissements se sont accompagnés de formations pour le personnel en charge du transport des canards et des volailles. Les mesures de biosécurité inquiètent plus fortement les représentants de la filière courte, où il y a autant de professionnels que de méthodes de production, en particulier, chez les éleveurs gaveurs. Anne Bronner, chef du bureau de santé animale à la direction générale de l’alimentation a voulu rassurer.  » Chaque filière doit proposer des procédures qui seront soumises à la validation, un nouvel arrêté va le permettre. Peu importe les méthodes et les moyens, nous avons une obligation de résultat. 

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