Le préfet de région s’en va aux champs


Aqui
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 16/07/2014 PAR Jean-Jacques Nicomette

On ne discute jamais aussi bien d’agriculture que sur le terrain. La réunion présidée par Henri Bies-Péré, le président de la FRSEA, a donc été organisée dans la ferme que Clément Aubies, un producteur laitier, gère à Lestelle-Betharram .

Celle-ci se trouve en zone vulnérable. Et c’est de cette caractéristique que l’on a commencé à parler. La FRSEA déplore en effet que les zonages définis par les services de l’Etat dans le cadre du 5e Programme d’Actions Régional  n’aient pas tenus compte de l’avis de la profession. En prime, ajoute-t-elle, aucune réponse n’a été apportée sur les délais de mise aux normes des élevages impactés, et sur les moyens financiers permettant d’accompagner les producteurs.

Zones vulnérables : une explication est nécessaire« Nous sommes allés le plus loin possible. Des choses ont été acceptées, car elles étaient dans les normes. D’autres  ont été refusées» a expliqué Michel Delpuech. Comme le souhaite la FRSEA, un document de huit pages sera toutefois adressé à chaque agriculteur pour expliquer les choix faits en matière de zonage, et les mesures qui les accompagnent. Dans le même esprit, des mesures (cartographie, définition de l’entretien) seront prises par l’administration pour gommer le manque de clarté que les agriculteurs reprochent à la classification des cours d’eau.

Les lourdeurs administratives épingléesA Lestelle-Bétharram, il a également beaucoup été question de « lourdeur administrative ». Que ce soit en matière de ressource en eau – un sujet essentiel car le cinquième des surfaces agricoles d’Aquitaine bénéficie de l’irrigation – comme dans d’autres domaines. Une critique à laquelle Michel Delpuech oppose la nécessité dans laquelle se trouvent les fonctionnaires de mettre en œuvre des normes, et de veiller à leur application. Ce qui ne les empêche pas d’être à l’écoute. « Pour certains dossiers, il faut du temps. Par exemple lorsqu’il s’agit de corriger des dossiers PAC, suite à des erreurs de logiciel. Alors, on continue à verser sur les bases antérieures, avant de corriger par la suite. »

Ces couacs n’ont rien d’anodin. En Dordogne, sur 6 330 dossiers PAC déposés en mai dernier, 80% font apparaître au moins une anomalie bloquante, constate la FRSEA.

Ces vautours qui provoquent la colèreDéfrichement des zones boisées, allègement des charges imposées aux jeunes agriculteurs qui s’installent… Les sujets de discussion n’ont pas manqué à Lestelle-Bétharram. Y compris ceux qui font voir rouge, telles les attaques commises par les vautours sur le bétail. 

Ségolène Royal va être accueillie samedi dans les Pyrénées. Elle risque d’entendre parler du pays, prévient le président de la FRSEA. Avant de souhaiter que des prélèvements soient autorisés pour réduire une population de vautours passée désormais de l’état d’animal menacé à celui d’animal inquiétant.

Dans un tout autre domaine, il a également été question de la tuberculose bovine. Cette maladie touche actuellement la Dordogne et les Pyrénées-Atlantiques. Les  agriculteurs souhaitent que l’abattage dérogataire, qui permet l’abattage sélectif, soit soutenu. Mais aussi  que l’administration, qui impose aux éleveurs de jeter le lait de vaches non négatives, indemnise cette production perdue. Afin de mieux contrôler l’influence de la faune sauvage sur la maladie, la FRSEA réclame par ailleurs un classement du blaireau en espèce nuisible.

Lait : un mieux sur les prix, mais les charges pèsentDifficile de même de ne pas parler d’assurances dans une région marquée par de nombreux incidents climatiques, ni de production laitière là où la vache est reine.  En 2013, la hausse de 24% du prix du lait a été la bienvenue reconnait-on. Mais l’augmentation des charges et du prix des intrants pénalisent le revenu des exploitations entre lesquelles « de fortes disparités existent ».

L’année 2015 verra pour sa part la fin des quotas et la mise en place des nouveaux soutiens financiers prévus par la PAC. Cela amènera  2500  exploitations aquitaines, dont 350 en montagne, à bénéficier d’une aide à la vache laitière, qui remplacera désormais l’aide au litre. Un fonds de modernisation de 200 millions d’euros tourné vers l’élevage est par ailleurs prévu pour assurer la compétitivité des exploitations.

 La FRSEA rappelle enfin qu’une charte a été signée sur le bassin Sud-Ouest par les agriculteurs, les coopératives, les industriels, l’interprofession et l’Etat afin assurer l’avenir de la filière. Des efforts restent toutefois à faire. C’est du moins ce que Clément Aubies estime, vu de sa ferme. Car, explique-t-il, il est difficile pour un agriculteur de prévoir des investissements lorsque celui-ci ignore à quel prix le lait lui sera payé le mois prochain. En d’autres termes, avancer avec un bandeau sur les yeux.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Pyrénées-Atlantiques
À lire ! AGRICULTURE > Nos derniers articles