Influenza aviaire : des indemnisations pour l’ensemble de la filière


archives Claude Hélène Yvard
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 30/03/2016 PAR Claude-Hélène Yvard

La grippe aviaire touche durement les éleveurs de volailles. Plus de 4 000 élevages sont concernés par une interruption de leur production, soit 75 % de la production française d’oies et de canards.
Pour soutenir les producteurs, le ministère de l’Agriculture  annoncé des aides à hauteur de 130 millions d’euros. Les dernières précisions du ministère de l’Agriculture sur les dispositifs d’aides pour l’ensemble de la filière avicole impactée par l’épizootie d’influenza aviaire constituent des  avancées.
Pour les producteurs de palmipèdes, le versement d’ici la fin mai d’une avance sur le plan d’indemnisation (130 M€), à au moins 50% de la perte estimée, est une mesure attendue qui va dans le bons sens et concernera environ 1 200 éleveurs. Un forfait sera fixé pour indemniser chaque animal non produit, et le ministère s’engage à verser 50 % des estimations des producteurs avant la fin du mois de mai. 
Pour l’aval de la filière et après d’intenses discussions, le gouvernement a décidé que le dispositif d’apport de trésorerie aux PME-PMI, d’un montant global de 60M€, pourra être transformée en subventions suivant les pertes constatées. Ce processus d’indemnisation et de suivi était lui aussi attendu par les 400 entreprises du secteur (4 000 salariés), parce que nécessaire eu égard à l’ampleur de la crise. Avec le report des échéances fiscales et sociales et les autres mesures,  l’effort global en direction de l’aval de la filière est aujourd’hui évalué à 120M€. C’est un premier pas significatif. Il reste maintenant à connaître les modalités et le calendrier d’application de ces mesures.
Prise en compte insuffisante des besoins de l’avalMalgré ces efforts, plusieurs voix s’alarment d’une prise en compte des besoins des entreprises de l’aval. Le 2 mai prochain, le vide sanitaire sera effectif dans les 18 départements et 4 000 salariés des entreprises d’abattage et de transformation seront en chômage technique pour une période de 3 à 4 mois. le Cifog a été le premier à réagir dès l’annonce de l’enveloppe de 60 millions, qui constitue une avance sur trésorerie remboursable. En Dordogne, Christophe Fauvel, le président de la CCI et Patrick Meynier, le président de la chambre des métiers et de l’artisanat se sont déclarés très inquiets. « De très nombreuses entreprises, majoritairement des TPE, artisans conserveurs, emballeurs, imprimeurs, transporteurs vont être impactés par une baisse du chiffre d’affaires.Le chiffre d’affaires perdu ne sera pas récupérable et la grande majorité des charges devra être assumée par les entreprises. Nous redoutons des disparitions d’entreprises. »  En Dordogne, 53 entreprises de l’aval, représentant 239 salariés ont fait appel à des mesures d’activité partielle.   Elles sont 192 dans la Grande région, dont 114 pour le seul département des Landes. 
Le plan de soutien de la RégionDès mi-février, Alain Rousset, président du Conseil régional d’Aquitaine Limousin Poitou-Charentes, a annoncé une enveloppe de 15 M€ en faveur de la filière Gras : 10 M€ pour les investissements des exploitations et 5 M€ pour l’accompagnement individualisé des entreprises de l’aval. A ce jour, près de 1,2 M€ d’aides a été voté. « 637.500 € ont été accordés à des accouveurs sous forme d’avances de trésorerie et 536.904 € ont été attribués à l’accompagnement à la formation des salariés, pour les entreprises ayant recours à l’activité partielle, avec la prise en charge de 25% des coûts pédagogiques,  » précise Jean-Pierre Raynaud, vice président du Conseil régional chargé de l’agriculture, qui assure le suivi du dossier. Le plan d’accompagnement de la filière mis en place par la Région prévoit également le financement des investissements de biosécurité dans les exploitations agricoles ; le soutien aux plans de formations pour les salariés des entreprises et les agriculteurs ; l’accompagnement des entreprises de l’aval de la filière au travers d’avances de trésorerie, l’élaboration d’un plan de communication pour la relance de la filière lors de la reprise de la production.

En complément des aides de l’Etat et du Conseil régional, le Département de la Dordogne, devrait annoncer, demain lors de la session du Conseil départemental,  des mesures de soutien à la filière. En Dordogne, la filière réunit 650 producteurs et 300 entreprises représentant plus de 4500 salariés pour un chiffre d’affaires estimé à 50 millions d’euros.

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