Vente, portage, bail ou FIFIA : une installation comme un puzzle réussi !


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 28/02/2017 PAR Solène MÉRIC

A Retjons, depuis 2015, Rémi Laffargue produit du maïs, et des légumes: maïs doux, haricots verts, petit pois, carottes, ainsi qu’un peu de semence de tournesol et de maïs. « Bien sûr il y a toujours un peu de stress à se lancer en agriculture. Mais j’en suis déjà à la troisième campagne, et ça se passe plutôt bien ». Il le reconnaît tout aussi volontiers, pour son installation il a eu « la totale » en matière d’accompagnement. Lorsque Bruno Lacrampe, Directeur de la SAFER des Landes, détaille les 90 ha repris par le jeune homme du haut de ses 28 ans, c’est un catalogue de dispositifs qui se déroule : «  30 ha ont été achetés via la Safer, 10 ha font l’objet d’un portage Safer en partenariat avec la Région, 15 ha sont en bail avec le cédant, et 35 ha entrent dans le cadre d’un bail communal. » Ajoutée à cela, l’exploitation cédée inscrite au Répertoire Départ Installation (RDI) auprès de la Chambre d’agriculture des Landes, et le dossier d’installation de Rémi Laffargue, qui a par ailleurs, bénéficié de la Dotation Jeune Agriculteur, a tout du cas d’école.

L’accompagnement du cédant par la Chambre d’agriculture
Sur l’inscription de l’exploitation au RDI, Philippe Lavaud, responsable installation formation à la Chambre d’agriculture des Landes, se rappelle que c’est à l’initiative de Philippe Laborde, le cédant, que la démarche a été lancée. « Il a souhaité nous rencontrer fin 2013, car il n’avait pas de repreneur formel. Il voulait prendre sa retraite fin 2014 et voulait céder la quasi totalité de son exploitation pour l’installation d’un jeune. Le RDI, recense tous les cédants ayant des exploitations disponibles et en recherche de repreneurs, et permet la mise en contact avec des candidats à l’installation. » Dans le cas de Philippe Laborde et Rémi Laffargue, entre lesquels des contacts avaient eu lieu car issus du même village, l’inscription au RDI a ainsi permis un accompagnement du cédant par la Chambre d’agriculture tout au long processus. Le jeune agriculteur, étant lui-même suivi par le Point Accueil Installation Transmission, pour se lancer dans le « parcours jeune agriculteur », obligatoire pour l’obtention de la Dotation Jeune Agriculteur, dont il a pu bénéficier à hauteur de 22 000 €, parcours scolaire et professionnel agricoles à l’appui.

Au-delà de ces premiers soutiens sur la construction du projet, Rémi Laffargue a aussi bénéficié de l’expertise de la SAFER sur les aspects fonciers. En effet, entre la terre et le matériel d’irrigation et du travail du sol, il s’agissait de mobiliser un capital important. Pour faciliter l’installation, c’est un éventail d’outils qui a été déployé : un bail avec le cédant sur 15 ha, l’achat via la SAFER pour 30 ha et le portage foncier sur les 10 ha restant. Le jeune installé le reconnaît, « le mécanisme de portage Safer que m’a proposé Bruno Lacrampe lorsque nous nous sommes rencontrés, a été un soulagement financier au départ.».

Une partie du foncier sur lesquel Rémi Laffrague s'est installé

Du portage au FIFIA, les « bonnes idées » de la SAFER

Concrètement, sur le portage (dispositif réservé aux jeunes agriculteurs), la SAFER a elle-même acheté 10 ha au cédant. 10 ha, sur lesquels Rémi Laffargue paie désormais un loyer à la SAFER, dans le but de racheter les terres au bout de 5 ou 10 ans, déduction faite des loyers déjà payés. Quant aux intérêts du pret contracté par la Safer, c’est la Région qui les endosse.
Autre « bonne idée de Bruno Lacrampe », selon l’expression de l’agriculteur : « dans l’acte notarié, il a pensé à dessiner des servitudes sur une parcelle conservée par M. Laborde pour la culture d’asperges de son épouse ». Le directeur confirme, « les réseaux d’irrigation, notamment, passent chez le propriétaire vendeur. Avec les servitudes, on évite tout problème futur. Une précaution qui entre dans le rôle de la Safer autant que le suivi des actes notariés ou encore la réalisation du portage en relation avec la Région ».
Enfin, pour compléter le panel des dispositifs mobilisés autour de cette installation, Rémi Laffargue a aussi bénéficié du FIFIA. Ce fonds constitué par la Safer Aquitaine Atlantique, prend en charge tout ou partie des frais d’actes pour les jeunes agriculteurs achetant leur foncier via la Safer. Une aide dont il a touché le plafond : 3000 €.

Mais son installation, Rémi la doit aussi à la commune de Retjons qui encourage les jeunes de la commune à s’installer sur le village, en leur louant des friches dans la continuité des exploitations. « Une manière de les encourager à rester et à s’investir dans le village ». Comme son oncle et son cousin avant lui, Rémi n’a pas fait exception, près de 40 ha lui sont ainsi loués. « Ce sont des baux de carrière. On en bénéficie toute notre vie professionnelle, mais le foncier reste à la commune. » Une manière de maintenir une ruralité vivante, et de faire des heureux. C’est le cas de Rémi Laffargue : « je fais le métier que j’ai toujours voulu faire, et dans la commune où je le souhaitais : à Retjons, le berceau familial ».

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