Interview: Jacques Weill: la stratégie économique de nos entreprises coopératives paie


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 06/05/2011 PAR Joël AUBERT

@qui! – Chaque jour davantage, en Aquitaine, on peut mesurer l’importance du secteur coopératif dans le développement de l’agroalimentaire. Comment l’expliquez-vous?
Jacques Weill
– Les Entreprises agroalimentaires jouentun rôle prépondérant pour la valorisation de l’agriculture régionale dont elles assurent les débouchés, et également un rôle essentiel en matière d’aménagement équilibré du territoire et de développement économique avec la création d’emplois durables peu soumis aux délocalisations de par leur lien au territoire.

Ainsi les coopératives agricoles de la région et leurs filiales (Rougeline, Delpeyrat, Montfort, Primland, Arcadie, Blason d’or, maître Prunille, Aqualande…) assurent plus de 60% de l’agroalimentaire d’Aquitaine avec des entreprises fortes et regroupées, des marques à fortes notoriété, et une stratégie évidente de conquête des marchés au plus près de la distribution et du consommateur.
La forte diversification à haute valeur ajoutée de l’agriculture régionale n’ a pu se réaliser que grâce à lamontée en puissance des Capitaux Paysans dans le monde de l’alimentaire, structurant ainsi nos filières agricoles. Notons que c’est pendant la périodes de crisefinancière récente, que nous avons pu assister à la reprise d’entreprise gérée par des fonds de pensions en perdition : les coopératives régionales ont pu ces derniers mois, grâce à leur bonne gestion, pu reprendre des entreprises d’aval comme Labeyrie, la Compagnie des jus de Marmande, etc…et ainsi conforter leur part de valeur ajoutée dans le produit alimentaire final.
C‘est bien la stratégie économique de nos entreprises coopératives qui paye, à l’opposé des stratégies financières de spéculation des fonds de pension.

@! – Le potentiel de développement de la filière agroalimentaire est considérable. Comment se préparer à la faveur du Projet Stratégique à lui faire atteindre un nouveau palier?
J.W
– L’agroalimentaire régional porte un projet ambitieux avec ses coopératives et les entreprises de la région et se décline sur trois axes : l’innovation,la notoriété de nos produits à l’export, etla structuration de groupes alimentairesrenforcés.
Un développement durable de nos entreprises doit être assuré par l’innovation : cela permet de coller aux marchés et aux attentes des consommateurs. Nous rassemblons en ce moment les énergies pour bénéficier de toutes les sources de financement pouvant accompagner les entreprises dans l’anticipation des marchés, par l’innovation et la structuration régionale de la filière agroalimentaire. Un pôle international de compétitivité est en chantier.

L’Aquitaine est riche de ses produits diversifiés et à réputation gastronomique. A l’image sans doute du vin, nous devons impulser une vraie politique régionale à l’export, sur des pays cibles, notamment l’Asie et l’Amérique du Nord, avec des moyens renforcés parla représentation économique. Nous nous préparons peut-être à mutualiser ces moyens avec nos voisins de la région Midi-Pyrénées. Non seulement parce que le terme « sud-ouest de la France » est plus porteur et reconnu en matière d’alimentation, mais surtout parce que la taille des groupes alimentaires, dans toutes nos filières est plutôt sur la dimension interrégionale Aquitaine et Midi-Pyrénées.

@! – Un effort de promotion et de communication semble nécessaire pour tirer profit de cette montée en puissance...
J.W. – Il nous apparaît nécessaire, en effet, de donner une vraie visibilité politique et stratégique du premier secteur de l’économie régionale qu’est l’agroalimentaire d’Aquitaine. D’une part en accompagnant précisément les entreprises des filières régionales dans leur regroupement et leur fusion, à l’image de ce que la coopération agricole met en œuvre dans ses filières agricoles. Aujourd’hui, en dehors des filiales des grands groupes coopératifs, les entreprises agroalimentaires d’Aquitaine sont très atomisées et dispersées…nous oeuvrons à cette structuration avec le Conseil régional d’Aquitaine.
Enfin,en complémentarité, avec lecentreCulturel du vin à Bordeaux, nous travaillons à l’émergence d’une vitrine agro-alimentaireau sein de sa capitale régionale. Un mélange de centres d’affaires, d’exposition et de dégustation de nos produits d’excellence que le monde entier nous envie…il serait temps…rendez-vous en 2014 ?! Là aussi, le Conseil régional d’Aquitaine est partie prenante.


L’Agroalimentaire d’Aquitaine en quelques chiffres

• 1er employeur industriel (30 000 emplois salariés, 19% des emplois industriels de la région et 5,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires (hors vins),
• 17 % du poids économique dans le PIB Aquitaine !
• 1re région française pour la production sous signes de qualité et/ou d’origine,
• Une grande diversité de productions : viandes, poissons (pêche, conchyliculture et salmoniculture) et boissons (vin en particulier),
• 5e rang national en termes d’exportations.

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