Itinéraire d’une néo-rurale en Béarn


Emilie Beziat
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Temps de lecture 1 min

Publication PUBLIÉ LE 06/11/2012 PAR Olivier Darrioumerle

Émilie Beziat est béarnaise, mais elle peine à trouver une ferme. C’est pourtant bien cette terre qu’elle souhaite travailler. Une terre très fertile qu’elle enrage de voir détruite sous l’étalement urbain. C’est bien pratique d’avoir une famille proche lorsqu’on a des enfants en bas âge, mais surtout, partir dans une autre région c’est perdre un réseau social et associatif. « Dans le Béarn il y a un marché qui se développe avec les AMAP (associations pour le maintien de l’agriculture paysanne). » En vendant une trentaine de paniers par semaine à 10 euros en moyenne, aux AMAP, en vente directe ou aux cantines des collèges du coin via le CG64, Émilie ne gagne pas le SMIC, mais elle travaille, elle transpire et elle produit. « Ça me permet pour l’instant de vivre selon mes besoins, témoigne-t-elle, mais si on demande des aides pour s’installer il faudra prouver que l’activité est viable, c’est-à-dire gagner plus que le SMIC pendant 5 ans. » La jeune agricultrice ne doute pas de sa capacité à augmenter son résultat en vivant sur place avec du matériel adapté à sa production maraîchère.

« Qu’est qu’on va devenir ? »Depuis deux années Émilie Beziat est en couveuse, hébergée par la société agricole Graines. Cette société a été créée par des agriculteurs d’un Centre d’Initiative pour Valoriser le Milieu Rural (CIVAM). Le temps d’amorcer la pompe de ces jeunes agriculteurs qui, pour la plupart, ne sont pas originaires du monde agricole, terrains et infrastructures sont à leur disposition pendant trois ans. « C’est une démarche très pro, explique Frank Meymerit, directeur du CIVAM, ce n’est pas de l’insertion. 80 % des agriculteurs couvés restent dans la profession en ayant acquis les fondements, l’ouverture et l’humilité, pour trouver des terres et créer un réseau commercial. » Emilie Beziat, entrepreneur à l’essai, a profité d’un accompagnement pour confirmer sa vocation. Avec des fonds propres et presque 30000 euros d’aides elle devrait pouvoir accéder au foncier. Mais depuis 6 mois, chou blanc.  La barre financière est trop haute et les banques surveillent. « Les agriculteurs installés ont la priorité, on ne sait pas ce que l’on va devenir », conclut-elle avec un sourire qui respire la santé. 

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