Journée d’été de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine entre changements climatiques et débat sur l’emploi

De nombreuses communes de la grande région ont demandé leur reconnaissance en état de catastrophe naturelle suite aux violentes intempéries depuis le printemps qui ont lourdement impacté les exploitations. Grêle sur les vignes dans le Bordelais, sinistres sur les vergers de kiwis dans les Landes sans compter les dégâts matériels sur les bâtiments agricoles comme ces serres détruites en Corrèze. Dans ce contexte, la FNSEA a appelé les services de l’Etat à « la plus grand souplesse et pédagogie dans le traitement des dossiers PAC, face aux importants retards de semis, modifications tardives des assolements prévus dans les déclarations PAC ».

Mieux gérer les cours d’eauLe syndicat souhaite aussi que « l’administration tire les conséquences des inondations dans certains secteurs à travers la révision en profondeur de la politique de gestion des cours d’eau, dont le mauvais entretien contribue à amplifier les dégâts sur le territoire », a expliqué lors d’un point-presse, Philippe Moinard, son président, lui-même agriculteur dans les Deux-Sèvres. « La main de l’homme doit tenir sa place », a abondé à ses côtés, François Lesparre, responsable landais.

Par ailleurs, la FNSEA a rappelé qu’elle ne « cautionnait pas le semblant de concertation organisée sur l’élaboration du nouveau zonage sur le bassin Adour-Garonne » qui est « en décalage avec la réalité du terrain ». Dans le même esprit, la fédération pense indispensable de lever les freins à la création de retenues d’eau, refusant « toute application dogmatique de la gestion de l’eau impliquant une réduction de l’irrigation » car, selon elle,« il en va du maintien de nos exploitations agricoles créatrices d’emplois ».

L’emploi justement a bien occupé les débats cordiaux de cette journée alors que la région Nouvelle Aquitaine concentre près de 20% de l’emploi agricole du territoire national.

Soucis de recrutements saisonniersPrincipale problématique, il apparaît de plus en plus difficile de recruter des saisonniers, le réseau Anefa en Nouvelle Aquitaine ayant un millier d’offres non pourvues. Des soucis de recrutement liés notamment aux enjeux de mobilité et à l’hébergement. Pour faire face, les arboriculteurs avec l’Anefa Limousin ont par exemple mis en place des bus spéciaux pour amener des salariés des villes vers les lieux de production. Et la FNSEA demande à ce que les pouvoirs publics contribuent à pérenniser et développer des mesures permettant de faciliter les recrutements en limitant les contraintes pour chacun.

La journée devait se prolonger par un bœuf sur la plage des éleveurs landais, façon de mettre en avant les circuits-courts et les paysans qui produisent des produits de qualité.

Prochain rendez-vous à la fin du mois d’août, pour la rentrée syndicale de la FNSEA dans la Creuse cette fois avec, comme le veut la tradition, le président de la région Nouvelle Aquitaine, Alain Rousset.