La Coop Cerno, leader européen du cerneau de noix


Claude-Hélène Yvard
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 26/08/2020 PAR Claude-Hélène Yvard

La coopérative, Coop Cerno, créée en 1983 à Cénac et Saint Julien, qui réunit quelque 500 producteurs de cinq départements, connaît depuis quelques années une croissance exponentielle de son activité. Aujourd’hui, elle compte une cinquantaine de salariés dont une quarantaine pour les deux sites de production de Cénac, pour un chiffre d’affaires moyen annuel de 35 millions d’euros. « Chaque année, la coopérative investit entre 500 000 euros et 1,5 million d’euros dans le cadre d’un plan quinquennal. L’an dernier, nous avons achevé la dernière partie de l’agrandissement de l’usine de cerneaux. Cette année, ce sont les bureaux administratifs que nous inaugurons aujourd’hui. L’an prochain, nous construirons une nouvelle chambre froide pour un montant de 600 000 euros et en suivant la construction d’un nouveau bâtiment pour le traitement des noix coques, qui va passer de 3500 m2 à 7000 m2″, détaille Fabien Joffre, président de Coop Cerno.
La coopérative collecte  3.000 tonnes de noix et 500 tonnes de cerneaux auprès de ses 500 adhérents sur cinq départements dont 28% en agriculture biologique. Engagée dans la démarche bio depuis plus de vingt ans, Coop Cerno est le leader national de la noix bio. Le groupe s’articule autour de trois unités : une usine dédiée à la noix en coques à Cénac, une usine dédiée au cerneaux à Cénac et une unité de cassage de noix en Moldavie.

60 % à l’export dans 15 pays

La collecte de la coopérative représente près de 30% de la production départementale dont 1 500 tonnes qui peuvent prétendre à l’Appellation d’Origine Protégée « noix du Périgord », créée en 2002. Production emblématique du Périgord, la noix est une filière soutenue par le Conseil départemental à travers des aides à la plantation, aux protections et au matériel de post-récolte dans le cadre de la vente directe pour des surfaces inférieures à 10 ha. L’an dernier, 50 personnes ont pu bénéficier de ces aides spécifiques. La Coop Cerno, qui a fait depuis le début, le cerneau sa spécialité, commercialise l’équivalent de 12.000 tonnes de noix dans 15 pays avec 60% à l’export (Allemagne, Italie, Portugal, Espagne). « Au fil des ans, nous avons acquis un véritable savoir-faire sur le cerneau. C’est devenu un métier spécifique. Nous sommes devenus le premier faiseur du cerneau européen. La demande du marché est en croissance. Nos clients sont l’industrie agroalimentaire, des grossistes, des acteurs de la patisserie industrielle. On travaille à la demande du client industriel. Ce sont des gros marchés. On ne peut pas se louper, » explique Jean-Pierre Tuneau, le directeur général qui fut le premier salarié, lors de la visite de l’usine. Il cherche à diversifier ses approvisionnements.  Les perspectives demeurent bonnes, notamment avec la grande distribution qui aujourd’hui est demandeuse : la noix est un produit végétal à la mode, riche en oméga 3.

La problématique du stockage de l’eau 

Fabien Joffre, président de Coop Cerno et producteur de noix et éleveur, a profité de cette inaugaration et du parterre d’élus présents, pour soulever plusieurs sujets. Le premier concerne la renaissance d’une véritable interprofession de la noix. « Nous avons besoin de nous organiser pour être plus performants. La production est trop tributaire du marché mondial, c’est lui qui commande et ce malgré les bonnes intentions des états généraux de l’alimentation. La fluctuation des cours est trop importante : il y a trois ans, le prix payé producteur était autour de 3,20 euros le kilo sur de la franquette conventionnelle, l’an dernier, c’était 2,30 euros et cette année, nous sommes à 2,50. Il nous faut aussi valoriser l’image d’un cerneau France. » Autre sujet abordé, celui de l’énoisage :  la niche sociale sur les énoiseurs a été supprimée par les députés.  L’énoisage, qui représentait souvent un complément de revenu pour des personnes touchant de petites retraites se fait désormais en Modalvie. « Il faut continuer à faire de l’énoisage en Sarladais, C’est une tradition, » a insisté Fabien Joffre, à l’intention des élus et surtout du député Jean-Pierre Cubertafon, qui était invité. Fabien Joffre a également pris sa casquette de responsable syndical en soulevant l’enjeu majeur du stockage de l’eau. « Les épisodes de fortes chaleurs sont de plus en plus fréquents, l’irrigation devient indispensable pour les producteurs de noix. La loi sur l’eau plombe certains projets, alors que les agriculteurs ont de plus en plus besoin de stocker l’eau l’hiver, la pluviométrie est sufffisante en Dordogne. Il faut que l’on arrive à faire aboutir des projets de territoire et davantage faire preuve de bon sens. »

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