La filière porcine se structure à taille grande région


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 14/12/2018 PAR Solène MÉRIC

Concrètement, la nouvelle Interprofession Porcine de Nouvelle-Aquitaine, ce sont 28 membres issus des 3 anciennes régions administratives répartis en 6 collèges représentant les fabricants d’aliment, les éleveurs (dont les races locales, Kintoa et Cul noir du Limousin), l’abattage, la transformation, les partenaires institutionnels (chambre d’agriculture et syndicats agricoles), et un dernier collège dans lequel siègent à la fois scientifiques et représentants de l’administration et des banques. Autant dire la filière et ses partenaires au grand complet.
Fonctionnant avec un budget de 200 000 euros par an, issus des cotisations des acteurs de la filière, et 2 équivalents temps plein répartis sur 4 mi-temps (dont deux animateurs, une coordinatrice et une assistante), la nouvelle association est juridiquement basée à Limoges, à proximité de la Chambre d’agriculture régionale, même si les grandes réunions et assemblée générale se tiendront pour l’essentiel à Bordeaux, « plus central » à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine. Quant au travail de bureau quotidien, c’est à Arzacq et Poitiers qu’il se fera, points de ralliement également pour la tenue de visioconférences, qui seront « le mode de contact privilégié entre les membres de l’interprofession », assure Pierre Moureu.

Un statut sanitaire très favorable à conserver
Quant aux missions et objectifs de la nouvelle interpro et de son équipe, elles s’inscrivent dans la continuité des rôles et missions des structures préexistantes ; d’autant que quel que soit le coin de territoires néo-aquitain considéré, les caractéristiques de productions sont communes à savoir une faible densité porcine (« entre 15 et 20 porcs au kilomètre carré en moyenne, contre environ 400 en Bretagne »), un élevage porcin très lié au sol, avec des exploitations où une grosse partie des céréales est transformée pour l’élevage, qui lui même contribue à la fertilisation des cultures, ou encore un statut sanitaire très favorable par rapport à d’autres bassins européens. Une question sanitaire, à laquelle l’interprofession régionale « va continuer de veiller fortement, puisqu’en dépend notamment l’exportation du Jambon de Bayonne », affirme Pierre Moureu. Autre point fort de la filière Nouvelle-Aquitaine, relevé par le Président et qu’il faudra continuer de défendre : la présence d’importants outils d’abattage dans les Deux-Sèvre (la COOPERL à Saint Maixan et et la SOCOPA à Selles sur Belle) et dans les Pyrénées-Atlantiques( la FIPSO à Lahontan) mais aussi de transformation autour de la salaison sèche et du Jambon de Bayonne, dans le sud de la région mais également, le site de Madrange (jambon cuit) à Limoges.

Les chantiers: le bio, l’acceptabilité sociétale et des prix équitables
Parmi les travaux peut-être plus « nouveaux » qui attendent la toute jeune équipe régionale, l’interprofession sera désormais de plus en plus sollicitée sur la question des prix. « Si on est encore en attente des ordonnances d’application de la loi Egalim, celle-ci prévoit bien que les interprofessions soient la cheville ouvrière de cette nouvelle organisation de la fixation des prix à partir des coûts de production des éleveurs », rappelle Pierre Moureu. Autre chantier à développer désormais davantage :« l’acceptation sociétale de l’élevage de porc. Il faut qu’on arrête d’être sur la défensive, on ne dit passez ce que l’on fait. Il nous faut mieux expliquer comment on conduit les élevages et pour quoi on les conduit ainsi en France et partout dans le monde».
Si l’un des points forts de la Nouvelle-Aquitaine sur sa production porcine, est bien les démarches de qualité mises en œuvre de longue date à travers 3 Labels rouges, 3 IGP et 1 AOP, il faut encore selon Pierre Moureu, « travailler sur la montée en gamme ». « Nous avons construits nos filières sur les signes de qualité et d’origine, nous avons donc une certaine avance. Pour autant, nous sommes très en retard sur la question du Bio. Il y a un travail à faire avec les groupements de producteurs sur ce sujet là, même si beaucoup en sont déjà conscients. Il faut segmenter le marché vers le bio… même si je reconnais que c’est plus facile à dire qu’à faire. »
Enfin, dans sa vocation d’intégration à toute la Nouvelle-Aquitaine, la nouvelle interprofession devra parvenir à élargir au Limousin les outils financiers d’accompagnement aux éleveurs, qui existaient déjà en Aquitaine et Poitou-Charente. Pour l’heure ses fonds conservent leur ancien périmètre régional. Leur élargissement territorial se fera « petit à petit » et par la discussion avec les acteurs, assure Pierre Moureu. Sont ici notamment concerné INPAQ Développement, sur fond propre, visant à accompagner les éleveurs dans leur projet de développement ou encore le FRISIP, qui est un fonds de garantie pour les projets de reprise ou création, permettant de conforter l’éleveur dans ses discussions avec son banquier. Des actions de soutien aux investissements de modernisation ou de reprise doublées d’appui technique et économique aux éleveurs qui inscrivent d’autant plus l’interprofession régionale dans son objectif premier du développement de la filière.

La filière porcine en Nouvelle-Aquitaine :
900 éleveurs
3ème région en terme de production (avec 1 500 000 porcs par an)
2ème région en terme d’abattage (avec 2 300 000 porcs abattus par an)

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