La forêt au cœur de la session de la Chambre régionale d’agriculture


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 21/11/2012 PAR Solène MÉRIC

Le PPRDF, construit en partenariat entre les organismes agricoles et forestiers sous l’impulsion de l’Etat, a pour objectif de permettre une meilleure mobilisation des bois sous-exploités en Aquitaine, grâce  à une animation renforcée de la chambre régionale d’Agriculture. Un travail qui marque, selon Bruno Lafon, Président du CRPF, le renouveau d’une «unité pas toujours facile » entre agriculteurs et forestiers souvent concurrents sur le terrain du foncier.
Pourtant souligne, Dominique Graciet du point de vue économique et social pour le territoire les points de concordances sont nombreux. « Forêt et agriculture représentent à elles deux pratiquement  90% du territoire Aquitain », souligne-t-il. En la matière les deux hommes semblent bien convaincus que l’union fait la force quand «l’acte de production, des agriculteurs et des sylviculteurs, n’est pas complètement récompensé à sa juste valeur ».

Les Landes de Gascogne : « une priorité »
Quant au PPRDF, «le premier pas des actions à mener ensemble» selon les deux présidents, il vise notamment à mieux mobiliser les bois des massifs Adour-Pyrénées, Dordogne-Garonne, et des Landes de Gascogne qui peine à se remettre des tempêtes de 1999 et 2009. Un massif dont la reconstitution reste d’ailleurs «la priorité» affirmée des acteurs de terrain, professionnels et Etat.
Yves Lesgourgues Ingénieur en chef des ponts, des eaux et des forêts et tout jeune retraité de son poste de Directeur du CRPF, s’est appliqué à dresser un état des lieux précis du massif. Suites aux tempêtes et leurs conséquences sanitaires, le massif des Landes de Gascogne ne compte désormais en volume sur pied que pour environ la moitié de ce qu’il représentait avant 1999…

Une difficulté qui se double d’une crise économique qui n’épargne pas les industriels de la filière bois dont beaucoup sont affaiblis. Des difficultés qui ont eu pour conséquences la mise en œuvre de nombreux groupes de réflexions, initiatives et programmes de recherche dont témoigne pour partie le Centre Cestas Pierroton, récemment doublement labellisé Equipex et labex au titre du grand emprunt.

« Sécuriser les sylviculteurs »
Pour l’ancien directeur du CRPF, si toutes les réflexions stratégiques et recherches scientifiques en cours sont indispensables à l’avenir du massif, Il faut d’abord «sécuriser les sylviculteurs dans leur démarche de reboisement ». Une sécurité qu’il n’estime pas acquise aujourd’hui car toujours soumise à l’annualité des lois de finance qui conditionnent le déblocage par l’Etat des crédits nécessaires. «Une insécurité qui pourrait décourager les sylviculteurs» précise-t-il.
Un risque qui s’additionne à de nombreux autres: «incendies, aux risques phytosanitaires, au risque climatique, aux réglementations écologistes trop lourdes…».  
Autant de situations face auxquelles, le massif landais et ceux qui y travaillent doivent «gagner en flexibilité pour mieux s’y adapter». Mais la flexibilité, «c’est aussi savoir s’adapter aux débouchés, quitte justement à une certaines prise de risques». C’est pourquoi, il se prononce pour une contractualisation entre industriels et sylviculteur, et estime que «l’assurance de la forêt est fondamentale ». «On ne peut pas demander à quelqu’un de s’engager sur 30 ou 40 dans un massif forestier, sans couvrir un minimum ses risques!».


 Enfin, il lui paraît indispensable de «réévaluer le prix des forêts tant au niveau du foncier, des bois et des services environnementaux » soulignant son étonnement d’avoir constaté tout au long de sa carrière que « le prix des terrains de la forêt en Aquitaine est un des moins chers du monde». Pour Yves Lesgourgues, « c’est en revalorisant ces trois éléments que l’on pourra rendre espoir aux sylviculteurs ». Un vœu qu’il espère pouvoir se voir réaliser grâce à la future loi d’orientation forestière annoncée par le Gouvernement.

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