La race Bordelaise presque sauvée


Claude-Hélène Yvard
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 03/06/2019 PAR Claude-Hélène Yvard

Figue et sa fille Prague sont les deux représentantes de la race Bordelaise présentes à Aquitanima à Bordeaux. Elles appartiennent au Conservatoire des races de Nouvelle-Aquitaine. « La Bordelaise fait partie des races menacées d’extinction. On dénombre quelque 200 femelles actuellement principalement dans des exploitations de Gironde, des Pyrénées-Atlantiques, Lot et Garonne et Dordogne. C’est peu, cela fait partie des races bovines les plus menacées. C’est la deuxième en terme d’effectif, » explique Lucille Callede, chargée de mission au Conservatoire.
L’organisme en possède une cinquantaine de têtes. On distingue deux types d’animaux : ceux avec une robe finement mouchetée de type Pigaillé ou à panachure irrégulière de type Beyrette. Apparue dans la deuxième moitié du XIXe siècle, elle connait son heure de gloire au début du XXe siècle.  » La bordelaise continue à être présente dans les concours agricoles jusqu’à la Seconde guerre mondiale. Mais les programmes agricoles des années 50 vont dans le sens d’une réduction du nombre de races bovines et d’optimisation des systèmes vers davantage de productivité.  Elle est considérée comme éteinte en 1960, » explique la jeune femme.

Travail sur la génétique
Dans les années 80, le Conservatoire initie un travail d’enquête pour retrouver quelques spécimens : quelques animaux sont ainsi découverts entre 1985 et 1990, en Gironde, dans les Landes, en Dordogne et dans les Pyrénées-Atlantiques. Ce fut le fruit d’un heureux hasard. Certains châteaux viticoles dont Giscours en avaient conservé quelques individus, » note Lucille Callede. En 1990, un programme de relance et des moyens sont engagés. Près de trente ans après son sauvetage, elle compte aujourd’hui près de 200 femelles et des taureaux bien typés. « Nos taureaux sont à la disposition des éleveurs en insémination artificielle. Nous faisons un travail autour de la génétique avec des missions de conseils. Tout est scrupuleusement noté dans le Herd Book.  Notre volonté est de développer le nombre de représentants. Nous espérons atteindre le nombre de 400 femelles d’ici quelques années, et dépasser ainsi ce seuil critique. Atteindre les 1000 animaux permettrait dans l’avenir d’assurer le renouvellement des générations. 

Aujourd’hui la Bordelaise, réputée à la fois pour ses qualités laitières et sa rusticité offre également un bon débouché pour une viande de qualité et persillée. » Nous avons des élevages allaitants et des structures destinées à valoriser le lait pour la fabrication de fromages, » ajoute Lucille Callede. Le Conservatoire travaille à la préservation d’une soixantaine de races dont 14 concernent les bovins. Parmi elles, la Béarnaise, présente à Aquitanima dont l’effectif est à peine plus important. « Concernant la Béarnaise notre plus grand point d’inquiétude concerne la tuberculose bovine, épizootie qui sévit tout particulièrement dans les Pyrénées-Atlantiques. Le Conservatoire vient d’éditer un livre fort bien documenté intitulé « Races en héritage », véritable plaidoyer pour la sauvegarde de nos terroirs, nos pratiques ancestrales d’élevage  et de la biodiversité et finalement si utile à l’agriculture de demain. Il est vendu depuis le 3 juin au prix de 30 euros. 

 

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