La Rochelle : les artisans à découvrir au salon de l’agriculture


Anne-Lise Durif
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 27/10/2017 PAR Anne-Lise Durif

Au plus près de la tradition

 Oeufs de poules de Marans


Voilà deux générations que la famille Petit perpétue la tradition de l’élevage de la poule de Marans, à Marans, entre La Rochelle et la Vendée. Cette race issue de la région des marais de Charente-Maritime et de Vendéens daterait du XIXe siècle, à l’époque où les bâteaux anglais débarquaient à La Rochelle avec à leur bord, des coqs de combat, qui servaient autant à divertir les marins qu’à se nourrir. Plusieurs croisements auraient eu lieu avec les poules de marais locales, donnant à la poule de Marans, sont aspect trapu et ses plumes noires avec divers reflets, très caractéristiques. La poule de Marans est aujourd’hui réputée dans le monde entier pour sa chair, dont la famille Petit tire une rillette, et surtout pour ses oeufs bruns-roux, réputés plus riches en protéines que ceux des poules ordinaires. Nombre de restaurateurs y trouvent également un intérêt gustatif supérieur. S’ils ne sont qu’une poignée d’éleveurs de l’animal en Charente-maritime aujourd’hui, la race a fait des émules et on trouve des élévages un peu partout dans le monde.

La démarche engagée

Pommes de terre de l'île de Ré

Autrefois, Frédéric Héraudeau était producteur de la fameuse pomme de terre de l’île de Ré, à Ars-en-Ré. En 2010, il a décidé d’abandonner l’AOP et son « cahier des charges trop contraignant » pour mener une agriculture plus proche de ses convictions. Il produit, depuis, une petite pomme de terre primeur de variétées différentes – Natascha, Verona, Perline – qu’il vend sous la désignation « La Rebelle ». Frédéric Héraudeau a surtout choisi une production « en raisonné », où il dit appliquer le moins de traitements possibles et trouver des alternatives plus écologiques. Il mise également sur des variétés à croissance rapide (2 mois et demi en terre contre 4 traditionnellement) pour laisser à la terre le temps de se reposer  entre deux récoltes, il sème du fourrage ou des fleurs des champs. Il a également créé une gamme « la rigolote », moins chère au kilo, comprenant les patates ne rentrant pas dans les critères de calibrages traditionnels ou biscornus. « Ca évite d’avoir trop de perte et au goût, ce sont évidemment les mêmes! Le consommateur s’y retrouve et moi aussi. »

De la tradition à l’innovation

 Les confitures du clocher à Ars

D’abord producteurs de fraises et d’autres fruits, Françoise et Claude Héraudeau sont devenus confituriers au fil des ans, avec Les Confitures du Clocher, à Ars-en-Ré. C’est Françoise qui a impulsé le mouvement en 1983 en créant une première recette de confiture à la fraise, au chaudron, avant de l’élargir à d’autres fruits. Elle sera l’inspiratrice de nombreuses autres recettes, où se croisent fruits et fleurs, fruits et aromates, fruits et épices… E finira par étendre sa palette créatrice aux pâtes de fruits, aux gelées et aux confits – elle crée également des confitures à base de thé et/ou de fruits ou de plantes à infuser. Des compositions originales et goutées qui valent régulièrement des récompenses à la marque. Dernier en date : une médaille d’argent au concours de saveurs de Nouvelle-Aquitaine pour sa confiture d’abricots. La Mara des Bois et la framboise ont déjà été récompensées par d’autres médailles au concours général agricole, il y a quelques années. Toujours inventive, Françoise Herraudeau vient de lancer une nouvelle gamme de confitures à base de miel :  pomme caramel au miel, abricot thym au miel, rhubarbe au miel ou encore poire citron vert gingembre et miel. A accomoder en sucré ou en salé selon les goûts.


De l’orginalité et du savoir-faire

 Elevage d'autruches à Marsilly

Laurette Druaud Durivaud s’est lancée dans un élevage d’autruches au nord de la Rochelle, à Marsilly, à la fin des années 1990. Un élevage rare (ils ne sont que deux en Charente-Maritime) et original où Laurette fait naître, grandir et abattre des centaines d’autruches dont elle fait transformer la chair en saucissons, rillettes, pâtés et autres préparations. La viande de ses autruches s’est progressivement fait une place à la table des gourmets – elle est très demandée en période de Noël – dont des restaurants comme Les 5 Jardins de Lucie à Mérignac. Comme dans l’autruche, tout ou presque se réutilise, les plumes, peaux, graisses sont transformés et revendus respectivement en plumeaux, maroquinerie, cosmétiques… dont Laurette revend une partie dans la boutique de son exploitation. Quelques spécimens de l’élevage de Laurette ont également à voir dans l’espace « Animaux » du salon.

De la bête à la laine Angoralène

Savoir-faire et tradition ne riment pas qu’avec nourriture. Si Hélène Kester élève des lapins à Doeuil-sur-le-Mignon, ce n’est pas pour les manger mais pour se servir de leur fourrure. Ou plus précisemment des poils d’une race spécifique, le lapin angora, qu’il n’est pas nécessaire de tuer pour récupérer son pelage soyeux. Tous les cent jours, les lapins « muent », leurs poils tombent comme les humains perdent leur cheveux ou les arbres leurs feuilles. Pour conserver un poil encore brillant, Hélène intervient au tout début de cette priode de mue en « épilant » ses lapins à l’aide d’un outil entre le peigne et le couteau. Avec les poils recueillis, elle fait fabriquer des pelotes de laine de toutes les couleurs qu’elle tricote ensuite en écharpes, mitaines, gants, bonnets, bérets, etc. qu’elle vend en direct. Son élevage d’une trentaine de lapins est le seul de Charente-Maritime.

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