Le Préfet de Région en visite sur le terrain viticole girondin


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 22/07/2011 PAR Solène MÉRIC

Pas de grandes annonces pour le Préfet de Région, lors de cette après-midi viticole. Et pour cause, c’est uniquement pour prendre le pouls de la filière, que Patrick Stéfanini s’est déplacé ce 21 juillet dans l’Entre-Deux-Mer, à la rencontre de Véronique Barthe et Christophe Pinard. Des viticulteurs que le Préfet a senti « émus et parfois stressés face aux difficultés qu’ils rencontrent, avec une grande aspiration : celle de commercialiser leur vin ».

« Le quotidien du viticulteur, c’est l’incertitude permanente »
Patrick Stéfanini, ne se voile pas la face et reconnaît que notamment les Bordeaux et Bordeaux supérieurs « connaissent une vraie crise avec des prix au tonneau de 750-800 euros, là où, pour assurer un minimum de rentabilité voire d’investissement, ils devraient être compris entre 1100 et 1300 euros ». Mais, même en vendant 80% de sa production en bouteille pour une meilleure valorisation, Christophe Pinard, témoigne de sa difficulté à joindre les deux bouts. Outre le prix, c’est la commercialisation dans sa globalité qui est difficile : « le quotidien du viticulteur, c’est une situation d’incertitude permanente. Moi, ça fait cinq ans que je suis incapable d’établir un budget prévisionnel ! » explique Christophe Pinard. « Quand le client appelle il lui faut sa palette pour le lendemain. La seule manière de garder le client c’est d’être hyper-réactif.» A la demande du Préfet, le viticulteur complète : « nos clients, sont surtout des cavistes ou des grossistes, et eux aussi ont des problèmes de trésoreries, ils attendent donc toujours le dernier moment pour passer commande ». Au-delà des viticulteurs, c’est donc bien l’ensemble de la filière qui est en souffrance. « D’où la nécessité de pousser vers une contractualisation d’au moins 3 ans pour une meilleure visibilité » intervient Véronique Barthe.
Mais, pour Bernard Farge la priorité c’est d’ « au moins parvenir à ce que les contrats interprofessionnels puissent être compatibles avec la Loi de Modernisation de l’Agriculture », celle-là même qui prévoit la contractualisation. Objectif : permettre un meilleur respect des contrats par les négociants. « Aujourd’hui, explique -t-il, si le négociant ne respecte pas les délais de retiraison (enlèvement du vin, ndlr) ou de paiement prévus par le contrat, les viticulteurs n’ont comme seule solution que de mobiliser les services de douane et services fiscaux. Un processus lourd qui risque de les griller auprès non seulement du négociant défaillant mais aussi des autres. Il n’y a qu’une douzaine de négociants et ils parlent entre eux : qui voudra traiter avec un viticulteur qui risque de les amener au procès … ? » Dans la LMA, le non-respect des contrats pourrait être sanctionné par une amende, une solution moins préjudiciable à la relation viticulteur-vigneron.

Un maître mot : l’exportation
Une discussion qui a un peu plus convaincu le Préfet dans son soutien à la contractualisation, gageant de son engagement auprès de Paris, pour accélérer la mise en place du mécanisme. Il, a également affirmé soutien de l’Etat au plan « Bordeaux demain », tant dans ces aspects sur la commercialisation que dans ses aspects qualitatifs. Mais le maître mot, pour lui, c’est l’exportation. «Le marché français se bouche, il faut viser l’étranger. La population mondiale ne cesse d’augmenter et une bonne partie ne connaît pas nos vins, ça permet un peu d’optimisme. ».

Photo: Aqui.fr

Solène Méric

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