Les couverts végétaux cultivent leurs intérêts


Baptiste Nouet
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 05/04/2019 PAR Baptiste Nouet

Aujourd’hui, l’agriculture de conservation apporte des éléments de réponses aux enjeux réglementaires, sociétaux, environnementales et économiques. C’est pourquoi, depuis maintenant quelques années, les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à développer de systèmes de production agroécologiques visant à diminuer les pressions sur l’environnement comme la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’usage des produits phytosanitaires. Dans les faits, ils simplifient leur itinéraire technique culturale pour limiter l’érosion (N.D.L.R. dégradation des sols par les pluies et le travail mécanisé du sol) en favorisant les rotations culturales pour gérer la pression des adventices et intègrent des couverts végétaux entre deux cultures.

Gain de temps

La mise en place d’une couverture végétale est très souvent au centre des rencontres animées par Agro Réseau 64. Chaque campagne, les membres de l’association multiplient les essais en quête du couvert le plus adapté. Abel Caubios fait partie de ces agriculteurs à s’être lancé dans l’agriculture de conservation. Depuis bientôt quatre ans, il a décidé de ne plus labourer ses 70 hectares. Pour remplacer la charrue, l’agriculteur de Montaner, à la tête d’un élevage de 250 truies type naisseur/engraisseur, implante entre toutes ses cultures principales (maïs-colza-tritical) des couverts végétaux. Sa motivation : économiser du temps, de l’argent, retrouver un sol vivant tout en gérant la flore adventice. « Notre activité animale nous demande beaucoup de temps. Nous faisons appel à de la main-d’œuvre salariée. Préparer le sol, labourer… tout ça prend du temps. Grâce aux couverts, j’en gagne puisque je ne fais plus de préparation » Ses deux premières années sans labour vont le conduire à mettre en place une couverture végétale composée exclusivement de féverole, une espèce de la famille des légumineuses. Le résultat va être très satisfaisant. « Ces deux premières années ont très bien marché. C’était trop facile. Je semais à la volée et je passais un coup de déchaumeur. Et derrière cette interculture, un entrepreneur agricole venait faire un semis-direct de maïs sans avoir à préparer mes sols ».

Sécuriser la réussite

Après deux années sans accroc, l’agriculteur de Montaner va décider de complexifier les choses. « J’ai voulu associer des graminées avec des légumineuses dans mon couvert végétal. Les associations sont conseillées », souligne-t-il. En effet, les mélanges de plusieurs espèces dans le couvert sécurisent la réussite. Mais le choix des espèces à associer doit tenir compte de plusieurs éléments. À commencer par la culture que va implanter l’agriculteur derrière l’interculture. « Je me suis fait dépasser par les graminées et ça était très compliqué derrière avec le maïs », souligne-t-il. Et d’ajouter : « Je me suis rendu compte que mes terres n’étaient pas totalement prêtes notamment pour pratiquer le semis direct. »

Mais cet échec ne va pas décourager l’agriculteur. Loin de là. Ni le pousser à reprendre sa charrue. Cette année, Abel a choisi de revenir à la féverole. En parallèle, avec Agro Réseau 64, l’homme expérimente les essais couverts sur l’une de ses parcelles. « Cela me permet de voir quelles mélanges fonctionnement le mieux », souligne-t-il. Il compte également accentuer ses rotations culturales (N.D.L.R. autre levier essentiel dans la gestion de la fertilité des sols et des bioagresseurs, et donc un atout pour l’augmentation des rendements) en intégrer notamment le soja. Pour l’heure, si quelques réglages restent à affiner, le bilan est déjà très positif pour l’agriculteur. « Ce réseau nous permet vraiment d’échanger avec d’autres agriculteurs qui mettent en place ces pratiques. Cela nous permet d’avancer et de progresser collectivement », conclut-il.

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