Les trufficulteurs de Dordogne souhaitent valoriser la production locale


Claude-Hélène Yvard
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 17/12/2019 PAR Claude-Hélène Yvard

Pour le moment, ce n’est pas une belle année pour la truffe noire du Périgord en raison de la sécheresse du printemps et de l’été et la pluie de ces dernières semaines. Les intempéries et l’humidité ont fait de gros dégâts dans les trufficultures. A quelques jours de Noël, il n’était pas facile de trouver des truffes vraies, en raison de la faiblesse des volumes et à des prix élevés ( autour de 800 euros, pour la catégorie une et 1000 euros pour l’extra ). Les trufficulteurs espèrent un bon coup de froid et sec pour sauver la saison. La faiblesse des volumes n’est pas le sujet premier d’inquiétude des producteurs du département. Ce serait plutôt la concurrence venue d’ailleurs. De son nom latin, la tuber mélanosporum est plus connue sous son nom de truffe noire du Périgord. Elle est appelée ainsi qu’elle naisse en Dordogne, dans un autre département de la Nouvelle Aquitaine, dans le Sud est ou encore en Espagne. Les trufficulteurs de Dordogne cherchent des solutions pour valoriser la production locale : si l’obtention d’une identification géographique protégée est impossible à faire aboutir, ils souhaiteraient notamment que tous les producteurs soient contraints d’indiquer l’origine géographique des produits lors de la vente.

Onze marchés controlés de producteurs locaux
En Dordogne, pour l’achat de truffes fraiches de qualité, il existe onze marchés de producteurs locaux de truffes du Périgord agréés par la Fédération départementale : Thiviers, Sorges, Brantôme, Ribérac, Saint Astier, Périgueux, qui a trouvé un nouvel écrin en la maison du pâtissier,  Terrasson, Saint Geniès, Sarlat, Bergerac et Excideuil. L’emblématique marché de Sainte Alvère est un cas à part : « il est bien contrôlé,  gage de qualité, mais les responsables du marché n’ont pas souhaité signer le charte de producteurs, qui garantit l’origine de Dordogne, précise Alain Klemeniuk, le président de la fédération départementale. Notre volonté est de protéger nos marchés face à la concurrence étrangère, notamment espagnole, poursuit le président. En Espagne, il n’y a pas de consommation locale, les espagnols ne connaissent pas le produit et ne savent pas le cuisiner. Par contre, des vastes truffières commencent à fleurir en Aragon sur de vastes terres irriguées. Elles arrivent sur les marchés français et notamment périgourdins, non contrôlés à un prix bien inférieur à la production locale. « Ces marchés peuvent être des portes d’entrée à cette concurrence. Et on observe de plus en plus de restaurateurs ou de conserveurs  acheter des truffes produites en Espagne  à des prix bien inférieurs, entre 3 et 600 euros, surtout s’ils passent par des courtiers qui achètent en plus grande quantité, expliquent les responsables trufficoles du département. Ils souhaiteraient trouver un moyen de limiter cette concurrence et en appellent aux soutiens des politiques en vue d’une telle démarche. 

La création d’un GIE

La Dordogne compte 1650 adhérents à la fédération départementale sur les 2600 que regroupe la fédération régionale. C’est le département le mieux structuré. Il y a quelques mois, neuf fédérations de trufficulteurs (Lot et Garonne, Corrèze, Aveyron, Tarn, Lot-Dordogne, Charente-Maritime, Deux Sèvres, et Gironde ont créé le GIE ( groupe d’intérêt économique)  des trufficulteurs réunis. « Nous poursuivons plusieurs objectifs, notamment de fournir aux trufficulteurs, un choix de plants truffiers diversifiés de qualité optimale reposant sur un cahier des charges très exigeant, une gamme de plants complète et unique en France incluant des plants classiques, des plants produits à partir de truffes sauvages, des plants produits à partir de boutures mycéliennes, avec une traçabilité garantie sur chacun des lots et une permanence d’approvisionnement tout au long de la saison, explique le périgourdin Jean Marie Pechmajou, le président du GIE.




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