D’une manière générale, Euralis affiche un chiffre d’affaires net de 1,23 milliard d’euros, en recul de 86 millions d’euros. Cette baisse est liée aux mauvaises conditions météo ainsi qu’au fléchissement des prix dont a pâti la production de céréales. Par contre, l’activité hors céréales continue à progresser. Fin août, elle enregistrait une hausse de 3,7%.
Cette vitalité amène le groupe à présenter des « résultats stables » (1) si l’on ne tient pas compte de « deux éléments exceptionnels » ayant pesé sur ses comptes à hauteur de 5 millions d’euros. Tout d’abord, la dévaluation de la monnaie ukrainienne, le hrvina, dans un pays où le marché semencier est très porteur, mais aussi la fermeture de la structure de transformation du chanvre, Agrofibre, en Haute-Garonne. Cette production destinée à l’isolation des bâtiments n’offrait pas de perspectives économiques suffisantes.
Le foie gras et produits traiteurs en pleine formeLe groupe, qui réunit 12 000 agriculteurs et emploie 5 100 salariés, pratique quatre grands métiers. Son pôle alimentaire a le vent en poupe. Sur le marché du foie gras, la marque Montfort a vu son chiffre d’affaires progresser de 7,3% en un an dans les rayons des grandes surfaces, où elle arrive désormais à la deuxième place sur le plan national.
Autre réussite : la marque Rougié, utilisée par les chefs cuisiniers, est en hausse de 3% sur un marché français de la restauration pourtant en souffrance. Très présent à l’international, Euralis vient par ailleurs de créer en Chine une filière complète destinée au marché intérieur de ce pays, et dans laquelle la coopérative réunit l’ensemble de ses savoir-faire. Dans un premier temps, 250 000 à 300 000 canards vont y être traités.
Enfin, l’activité traiteur Jean Stalaven, qui s’adresse aux bouchers, charcutiers traiteurs, ne cesse de s’accroître. Les produits coupe frais emballés ont vu, comme l’an passé, leur chiffre d’affaires augmenter de 4,5%. Une nouvelle unité de charcuterie se construit près de Saint-Brieuc pour 7 millions d’euros.
Des céréales qui prennent l’eau
Malmenée par une pluviométrie record, l’activité céréales du pôle agricole a reculé pour sa part de 34%. Cette situation a amené la coopérative à « jouer son rôle de solidarité », indiquent les dirigeants d’Euralis : intervention auprès des banques pour faciliter l’accès aux financements, ristournes doublées aux adhérents, contrats d’achats de céréales proposés à des prix garantis sur trois ans.
Par ailleurs, le soutien apporté à la diversification des cultures, et à l’optimisation des techniques de travail, s’est poursuivi afin d’aider les agriculteurs à s’adapter à la mise en place de la nouvelle Politique Agricole Commune. « Une échéance que l’on a anticipé avec succès » estime Christian Peès. Avant de souligner l’accent mis par le groupe sur l’innovation. Par exemple avec le système Farmstar Expert, qui permet de gérer les cultures par satellite
Dans le même esprit, un débouché intéressant est, poursuit-il, offert aux productions locales dans les magasins Point Vert où « La table des producteurs » enregistre un chiffre d’affaires en hausse de 53%. Sans oublier l’union réalisée entre Euralis et la Coopératives des éleveurs des Pyrénées-Atlantiques (CELPA) afin de développer l’élevage bovin dans le sud-ouest. « Les productions animales, c’est aussi une façon de faire face au risque ».
Semences : l’accent mis sur la rechercheElle aussi perturbée par le mauvais temps , l’activité du pôle Semences n’en a pas moins vu son chiffre d’affaires progresser de 2%. Tandis que les troubles politiques que l’Ukraine connait en ce moment n’ont pas eu de conséquence sur la filiale que le groupe possède dans ce pays. « L’Europe de l’Est reste un marché en fort développement ».
Là encore, une priorité est accordée à la recherche et au développement. « Les investissements permettent de lancer cette année 34 nouveautés » indiquent les dirigeants. Tout en notant au passage le coup d’accélérateur donné aux nouveaux maïs hybrides dentés tropicaux , « qui restent très en avance sur leurs concurrents . »
Dans un tout autre domaine, l’année 2014 a enfin été marquée par le partenariat noué avec Sanders. Avec une capacité de production de 380 000 tonnes d’aliments pour animaux, celui-ci permettra, estime-t-on de mieux valoriser la production de céréales locales.
(1) Résultat d’exploitation 2012-2013 : 15 millions, 2013-2014 : 15 millions. Résultat net 2012-2013 : 2 millions, 2013-2014 : – 2 millions ( résultat impacté par des éléments exceptionnels à hauteur de 5 millions).