Mendiburu, de père en fils à Bardos au Pays Basque


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 29/03/2012 PAR Olivier Darrioumerle

« Si on écoute mon père, il est en pré-retraite ! » , s’amuse Patrice, 23 ans. Quand il en aura trente, son père en aura soixante, les emprunts seront épongés et une exploitation viable sera transmise de père en fils. « Je vais devoir remplacer mes deux associés, mais ils vont quand même rester mes parents ! », ajoute le fils Mendiburu, un brin rigolard qui imagine lui aussi transmettre l’exploitation  « Ce serait mieux qu’elle reste dans la famille », concède-t-il.

Mais l’avenir n’est pas écrit. On ne sait jamais ce qui peut arriver. Patrice voudrait poursuivre l’aventure avec son cousin, engagé en CDI depuis un mois à temps plein. Mais le jeune agriculteur avoue traverser quelques moments de doute. « Qui n’en a pas ? », répond-il. Bien heureux celui qui pourrait le contredire.

Avec un emprunt de 115000 euros sur le dos il faut avoir les reins solides. Son père avait contracté un emprunt équivalent en 2004 pour mettre son étable aux normes afin d’assurer le bien-être animal et la récupération des effluents d’élevages dans une fosse. À l’époque, Jean-Marie avait reçu une aide régionale AREA de 30000 euros. Il se souvient qu’il avait eu besoin de payer le technicien d’une laiterie pour l’aider à monter le dossier. Aujourd’hui, il se rend compte qu’un bâtiment neuf a nettement amélioré ses conditions de travail.

« Arriver à vivre avec ce que l’on a »
Patrice, quant à lui, a reçu une aide à la diversification de 50% de son investissement plafonnée à 50000 euros. La demande a été faite en avril etles travaux ont débuté en juillet. « J’ai réagi dans la semaine et j’ai eu de la chance. Avec la crise du lait les demandes ont explosé et le plafond est rapidement descendu à 30000 euros. » L’exploitation étant trop petite pour ajouter des vaches – 46 hectares pour une cinquantaine de bêtes – le jeune agriculteur a essayé de diversifier l’activité en faisant quelque chose qui lui plaise. Il a opté pour la transformation du lait en glaces.

Le matériel particulièrement coûteux a été subventionné. Pendant 5 ans il doit le conserver et prouver qu’il arrive à vivre de son activité ou rendre l’argent qui lui a été prêté. Un pasteurisateur, une turbine à glace, des congélateurs et un camion réfrigéré qui lui pompent 7000 euros de frais d’électricité dans l’année. L’activité de transformation est très gourmande en électricité et malgré une augmentation du prix de l’électricité de 30% en 3 ans, Patrice a réussi à se dégager un SMIC. « Un SMIC de Chinois ! Je ne compte pas les heures» , ajoute-t-il.

Durant les fêtes de Noël il a vendu 600 bûches glacées et récemment la ville d’Anglet lui a réservé un emplacement sur la plage de la Barre. L’activité n’est pas forcément rentable, même cette année la famille Mendiburu a réussi son pari : réussir à dégager un salaire.

photo : Aqui.fr

Olivier Darrioumerle

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