Projet stratégique agricole aquitain : ce qu’en pensent les partenaires du monde agricole


Groupe coopératif Maïsadour
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 13/02/2011 PAR Solène MÉRIC

Apporter de la valeur ajoutée à l’agriculture et à l’agroalimentaire d’Aquitaine pour améliorer le revenu des agriculteurs et leur permettre de rester compétitifs, tels sont les objectifs du PSAA. Pour se faire, il repose sur quatre axes stratégiques visant à « adapter les filières au marché », « intégrer les attentes sociétales dans les stratégies produits », « garantir les ressources » et « assurer la compétitivité des entreprises agricoles » notamment par une coopération renforcée avec la recherche. Une coopération bienvenue pour Benoît Fauconneau, Président de l’INRA, qui a souligné que les grands axes du projet trouvaient écho dans les nouveaux programmes de la recherche agronomique, notamment dans son volet « agro-écologie ».

Filières et Marché
Sur l’axe relatif au marché et aux filières, Thierry Blandinières, Directeur général du Groupe Maïsadour, « agréablement surpris par le pragmatisme du projet » souligne combien à ses yeux, et au regard de son expérience au sein du groupe Maïsadour, « la structuration des filières doit se faire avec deux ou trois marques fortes », pour pouvoir « établir un rapport de forces équilibré avec la grande distribution ». Selon lui, la seule différenciation des produits par les labels, IGP ou autres signes de qualité et d’origine (SIQO), si elle est « une bonne base permettant de vendre plus cher » ne peut suffire pour être la « locomotive qui tire les wagons de la filière».

Attentes sociétales et stratégies produits
Sur la question de « l’intégration des attentes sociales sur les stratégies produits », Michel Prugue, Président de l’INAO, et de Maïsadour, rappelle qu’historiquement les SIQO ont été conçus « au service des producteurs », et non des consommateurs. Et, selon lui, adopter une autre logique amène paradoxalement à se désintéresser du produit lui-même parce qu’alors, « on décale le retour de valeur ajoutée du produit vers le territoire ». Pour autant, allant dans le sens du projet stratégique agricole, il admet volontiers qu’ « il faut quand même répondre aux consommateurs ». Sur ce point il laisse la réflexion ouverte : faut-il de nouveaux critères de valorisation, ou, plus simplement, une meilleure valorisation, en fait meilleure communication, sur ce qui existe déjà dans les exploitations et que les consommateurs ignorent ?

La question des ressources
Autre axe stratégique sensible : celui des ressources ; qu’elles soient financières, humaines, ou « élémentaires » telles que le foncier ou l’eau. Rappelant le problème de la concurrence autour du foncier agricole, Pierre Pouget, Directeur général de la Safer Aquitaine Atlantique appuie la pertinence de certaines pistes envisagées par le projet stratégique, telle que le portage foncier. Mais il insiste également sur la nécessité d’une implication forte des agriculteurs dans les arbitrages fonciers que sont les Schémas de Cohérence Territoriale (SCOT) ou les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU).

Compétitivité des entreprises agricoles
Sur l’aspect compétitivité, Jean-Pierre Pargade, Président du Crédit Agricole Aquitaine insiste, quant à lui, sur la nécessité d’identifier dans chaque filière, les exploitations qui réussissent et les formules capables de répondre aux problèmes posés. « Avant d’inventer de nouveaux modèles, il convient de se référer aux modèles gagnants. Il y en a dans chaque production » assure-t-il.
Autres partenaires « très satisfaits » du projet : le conseil régional d’Aquitaine et le Préfet de région, qui tous deux saluent un projet « musclé » qui permet de mettre en place « une politique agricole au service des hommes et des femmes de notre région ». Un projet qui reste désormais à débattre pour qu’il s’adapte au mieux au sein de chacune des filières, et de chacun des territoires d’Aquitaine.

Solène Méric

Photo: Groupe coopératif Maïsadour

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