Pyrénées-Atlantiques : les éleveurs déversent leur colère


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 20/07/2015 PAR Jean-Jacques Nicomette

Dans les Pyrénées-Atlantiques comme dans l’ensemble des départements français, la coupe est pleine « et le temps des négociations est terminé », affirment les éleveurs. A l’appel de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs, ces derniers ont rejoint lundi le mouvement de protestation lancé par leurs instances nationales.

Dénonçant des tarifs qui ne leur permettent plus de vivre et qui poussent bon nombre d’entre eux à mettre la clé sous la porte, les agriculteurs réclament « que l’on applique simplement les accords et les engagements pris le mois dernier ». Car, constatent-ils, « tout le monde se renvoie la balle depuis le 17 juin », et rien ne se passe.

Les centimes baladeurs

Pour Bernard Layre, le président de la FDSEA, un chiffre est révélateur. « Selon l’indicateur de prix FranceAgrimer, c’est-à-dire selon l’Etat,  7 centimes de plus par litre de lait  devraient revenir aux producteurs pour couvrir  leurs coûts de production. Or, ils sont actuellement en train de se balader. » Cela, sans que l’on parvienne à savoir qui  les empoche au juste.

Les différences existant entre les filières de production de chaque département ne permettent pas de dissiper aisément cette opacité. « Cela dit, l’Observatoire des marges et des prix, dont nous avons obtenu la création, montre bien que c’est entre les industriels et la grande distribution que les marges se font ».

 » Une situation dangereuse « 

Une chose est par contre certaine : cet argent-là n’arrive pas dans la poche des éleveurs qui voient leur situation s’aggraver de jour en jour. « Aujourd’hui, 22 000 exploitants agricoles sont en difficulté en France » rappelle le syndicaliste, rejoint lundi soir à Lons par le président départemental des J.A ainsi que par Jean-Michel Anxolabehere, le président de la Chambre d’agriculture. « D’ici la fin de l’année, si les choses ne changent pas, ce chiffre sera décuplé. » La situation est jugée dangereuse. « Certains producteurs sont si désespérés qu’ils n’ont plus peur de rien ».

« On ne lâchera pas »

Trois priorités sont donc définies. « La première urgence, ce sont les prix. La seconde concerne l’étiquetage indiquant que le produit vendu est français. Enfin, il faut arrêter l’inflation des importations ».

Là encore, quelques chiffres sont avancés : « Entre avril 2014 et avril 2015, notre pays a importé 63% de lait en plus » note le responsable agricole. Avant de rappeler que les charges et règlementations imposées aux producteurs français pour fournir un lait de qualité sont beaucoup plus importantes que celles de leurs collègues européens. Tandis que les prix, eux, sont loin de suivre.

Un même constat est fait pour le porc qui, au cours des quatre premiers mois de l’année, a vu les importations françaises grimper de 15%. Alors que les tarifs pratiqués pour la viande bovine sont loin de connaitre les hausses décidées le mois dernier. « Il faut que cela cesse ».

Lundi, la couleur a donc été clairement annoncée : « On ne lâchera pas et on répétera les actions, en changeant de cibles ».

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