Pyrénées-Atlantiques : Les zones vulnérables aux nitrates passent mal chez les agriculteurs


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 27/04/2015 PAR Jean-Jacques Nicomette

« Nous nous sommes toujours inscrits dans une démarche environnementale » rappelle le syndicaliste agricole. « Mais lorsque l’on voit une mesure aller à l’encontre de ce qu’il convient de faire sur le terrain, ça nous fait hurler ».

« Une norme qui ne correspond à rien »Bernard Layre s’insurge d’abord de voir que la norme fixant le taux de nitrates maximum par litre d’eau est passée de 40 à 18 milligrammes. « Cela, sans que l’on sache comment. Et alors qu’il ne s’agit pas d’une eau potable, mais d’une eau d’irrigation ».

Selon lui, cette mesure « a été définie à l’aveugle pour répondre à des critères de surfaces. Sans que l’on cherche vraiment à savoir si elle répond à des besoins précis. Je suis d’accord pour régler les problèmes là où ils se posent. Mais la mesure prise ne correspond pas à une logique prévoyant d’agir là où la nécessité s’en fait sentir ».

« Des élevages qui disparaissent »« Par contre, elle oblige les agriculteurs à investir dans des équipements de stockage d’effluents qui grèvent leurs revenus et dont ils ne peuvent pas répercuter le coût sur les prix qu’ils pratiquent » ajoute-t-il. Ce qui contribue à décourager les agriculteurs. « Une étude menée sur une période de huit ans a montré que le taux de disparition des élevages est de 29% dans les zones vulnérables et de 15% hors zone. C’est-à-dire deux fois plus important ».

« Cela va être ingérable »Un autre grief est lié aux secteurs concernés. « Le premier ministre s’était engagé à ce que les nouvelles surfaces proposées en 2014 pour les zones vulnérables soient réduites à minima d’un tiers ». Dans les Pyrénées-Atlantiques, ces dernières sont de 49 805 hectares, au lieu des 90 000 hectares proposés initialement au classement, indique la préfecture. « Mais elles concernent 70 communes sur 72 prévues à l’origine » constate Bernard Layre. Tout en estimant  que le classement parcellaire qui sera appliqué sur le terrain va provoquer des situations ubuesques. « Avec un exploitant agricole qui sera en zone vulnérable, et son voisin dans une même commune, qui ne le sera pas. Cela va être ingérable ».

Fatigués de jouer les boucs émissairesCritiquant une DREAL (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) « où l’on trouve quelque ayatollahs de l’environnement », le président de la FDSEA, demande enfin que les agriculteurs cessent d’être constamment pointés du doigt. « Je souhaiterais que l’on s’intéresse aussi à la manière dont fonctionne les stations d’épuration par exemple. Plutôt que de mettre toute une profession à contribution sans que cela le nécessite vraiment ».

Une profession qui se demande en ce moment si elle va engager une procédure pour dénoncer la nouvelle règlementation. « La fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles doit se réunir le 7 mai. Les cinq départements aquitains sont remontés sur le sujet. Nos voisins du Midi-Pyrénées sont, eux aussi, déterminés. Il y aura une action chez eux ».

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