Rencontres viticoles: on n’arrête pas le progrès !


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 10/02/2016 PAR Solène MÉRIC

Comme le souligne Bernard Artigue, Président de la Chambre d’agriculture, « le fil rouge » de ces rencontres, depuis maintenant 8 ans, est bien celui de l’innovation. Innovation visant à la pérennité de la viticulture, à sa capacité d’adaptation au marché, et aux attentes de la société, dont le magazine Cash investigation s’est fait le porte parole en début de seaine dernière sur France 2. Ce mercredi, la santé de la plante, avec ses enjeux environnementaux et sociaux était sans grande surprise au menu de ces Rencontres, bien avant d’ailleurs la diffusion du documentaire. Une manière de réponse pour démontrer que la filière est bien consciente des enjeux en la matière. Pour le Président-viticulteur de la Chambre d’agriulture,« sur la question des usages des produits phytos, nous avons des réponses à apporter, et ces rencontres sont l’occasion de s’en apercevoir, pour autant, il est difficile d’avoir des produits sains, non malade, sans passer par des traitements, même si bien sûr on doit faire très attention à la manière dont on les utilise », tempère-t-il.

-50% d’utilisation des produits phytosanitaires à 2025Dans cet esprit ont d’abord été rappelés quelques cadres réglementaires en la matière, à commencer par le plan Eco Phyto 2 adopté à la fin de l’année dernière. « Cette version 2 vient réaffirmer les objectifs posés par le plan initial, à savoir le maintien du cap d’une réduction de -50% d’utilisation des produits phytosanitaires à 2025. Il pose pour cela, la généralisation et l’optimisation d’actions menées dans le cadre du plan 1 et le déploiement de nouvelles actions » explique Carine Tagliamonte, de la Chambre régionale d’Agriculture ALPC. Et de citer en exemple les fermes du Réseaux Dephy, qui devraient voir leur nombre passer de 1900 à 3000, l’idée étant notamment, « de faire davantage rayonner leurs pratiques expérimentales, mieux valoriser leurs résultats, et augmenter les liens avec l’agriculture biologique ». Au nombre de la trentaine d’actions que compte ce plan n°2, le nombre d’agriculteurs accompagné dans la transition vers l’agro-écologie à bas niveau de produits phytos devrait être multiplié par 10, soit 30.000 agriculteurs au niveau national.
71 M€ seront mis sur la table chaque année par l’Etat pour y parvenir, « soit un effort supplémentaire de +30 M€, par rapport au premier plan », note la chargée de mission.

Des solutions pour diminuer la dérive des produits phytoAu delà des règlementations, cette journée de travail aura également été l’occasion, de revenir sur différentes solutions existantes pour diminuer la dérive des produits phytosanitaires, et adapter au mieux la dose d’intrants utilisés. Parmi ces solutions, la pulvérisation confinée via des panneaux récupérateurs de part et d’autre du rang de vigne traitée ou encore les buses anti dérive, permettant d’éviter une perte de produit phytosanitaire au sol ou dans l’air et donc un meilleur ciblage et efficacité du produit. En la matière certains matériels permettent une économie jusqu’à environ 35% de produits phytosanitaires.
Concernant les fongicides, Alexandre Davy soulignent qu’ « en laboratoire, les produits sont toujours plus efficaces lorsqu’il sont positionnés sur les faces inférieurs des feuilles. A tel point que dans les conditions de l’essai, les produits sont efficaces en utilisant seulement 20 à 30% de la dose homologuée lorsqu’il est appliqué correctement.» Des résultats qui pousserait donc à utiliser certain matériel plus que d’autres, sans oublier tout de même, la double limite du coût ou sur-coût éventuel ( mais des études sont également menées sur l’évaluation économique des pratiques…) et la variation nécessairement existante entre les conditions de laboratoire et la réalité agro-climatique, et géographique du terrain extérieur. Une étude a d’ailleurs également été présentée sur « les indicateurs agro-climatiques et l’iso sensibilité des parcelles », révélant des indicateurs permettant de raisonner au mieux son plan de traitements.

Les professionnels sont venus nombreux pour écouter la quinzaines d'experts et scientifiques intervenant dans le cadre des Rencontres Viticoles 2016

Prévenir l’apparition des goûts phénolésEnfin, outre la partie viticole, une table ronde s’est également consacrée à la présentation de nouveaux outils d’aides à la décision concernant cette fois la vinification. Parmi eux, DecidOeno qui permet de guider le viticulteur dans l’évolution de ses pratiques de production au regard de l’objectif sensoriel du produit qu’il veut atteindre… Par exemple quelle(s) opération(s) mettre en œuvre ou stopper pour obtenir un rosé de couleur moins jaune et/ou plus fruité… Autre application web présentée aux professionnels Brett’Less®, qui permet de prévenir l’apparition des goûts phénolés, en permettant une analyse de risque basée sur les conditions de croissance ou de déclin de Brettanomyces, en fonction des conditions du milieu et des opérations œnologiques réalisées. Brett’Less permet alors de suivre efficacement les lots à risque, de mieux comprendre la cause du développement de ces bactéries et d’aider à prendre la meilleure décision pour les éliminer.

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