Intempéries, PAC,… la Chambre régionale d’agriculture Aquitaine reste mobilisée


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 04/09/2013 PAR Solène MÉRIC

Dans les Landes, «suite aux pluies de printemps, la Chambre régionale a mis sur pied un groupe de travail pour trouver des solutions avec les banques et mettre en place des plans de financements pour les exploitations touchées dès cet automne» déclare Dominique Graciet. Il faut dire que dans les Landes sur la production végétale, c’est une perte de 30% qui est attendue et un peu plus sur le fourrage au Sud du département. Au total, «les pertes sont estimées entre 120 et 150 M€, avec moins d’un tiers des agriculteurs assurés» constate-t-il. Cela dit, une inconnue persiste dans le département sur les derniers semis de maïs effectués plus tardivement que d’habitude. «Si la récolte est bonne, elle permettra peut être de récupérer tout ou partie des 5 à 10% de semis qui n’ont pas pu être semés en début de saison, en raison justement des intempéries», espère-t-il.
Mais, du côté des pertes à l’échelle régionale, il faut ajouter les 150 à 160M€ de production viticole girondine tombés sous les orages de grêle qui ont également touché la Dordogne début août.

Assurance: « des choix et des incitations à faire »Si des solutions d’urgence ont d’ores et déjà été mises en place pour permettre par exemple l’achat de fourrage par les éleveurs landais dont les prés ont été noyés, la Chambre Régionale d’Agriculture est actuellement en discussion avec les banques, principalement le Crédit Agricole «pour permettre aux agriculteurs d’obtenir des prêts de consolidation pour résoudre les problèmes de remboursements de prêts antérieurs», explique Dominique Graciet. En ligne de mire de ces négociations: obtenir des prêts avec des taux d’intérêt avoisinant les 2% qui pourront par la suite, et sous certaines conditions actuellement en discussion, être bonifiés par le Conseil régional. Si pour l’heure la collectivité propose des prêts à taux 0, sur 6 mois et dans la limite de 20 000€, Bernard Artigue, Président de la Chambre d’agriculture de Gironde demande à ce que le prêt soit allongé «entre 12 et 18 mois avec une enveloppe plus importante».
Un recours aux banques et collectivités qui s’explique d’une part par le peu d’attrait des assurances pour les agriculteurs, en raison de leurs coûts élevés doublés de franchises importantes, et d’autre part par un fonds de calamités dont «les critères mettent le plus souvent les éleveurs hors courses», explique Dominique Graciet. Sur la question des assurances, il considère qu’«il y a des choix et incitation à faire pour que le nombre d’assurés augmente». «Nous demandons une assurance récolte qui garantisse un revenu aux agriculteurs et la pérennité des emplois sur les exploitations sinistrées » complète Bernard Artigue.

Le revenu inférieur à la moyenne nationaleLe constat, aujourd’hui, très préoccupant pour le revenu global à venir de l’agriculture régionale est à relativiser si l’on considère la valeur de la production agricole finale pour 2012. Celle-ci s’établit à 5, 3 milliards d’euros en progression de 5% par rapport à 2011. L’agriculture d’Aquitaine, riche de se productions sous signe de qualité, à forte valeur ajoutée, ne parvient pas cependant à atteindre un niveau de revenu par exploitation qui soit dans la moyenne nationale. « Nous n’y arrivons pas déclare Dominique Graciet, le revenu aquitain décroche, ; il est inférieur d’un quart parce que nous avons des exploitations plus petites que la moyenne nationale , de l’ordre de 20% ». Une situation d’autant plus regrettable à ses yeux que le modèle régional est « vertueux ». En effet le nombre des actifs y est deux fois plus important qu’il ne l’est dans l’ensemble du pays (quelques 10% contre 5%).

En soi, ce constat qui met en évidence la singularité de l’agriculture Aquitaine n’a rien de catastrophique mais préoccupe ses responsables alors que la renégociation de la Politique Agricole Commune, pour la période 2014-2020, est entrée dans sa dernière ligne droite. Et que la nouvelle donne européenne qui privilégie les aides à l’hectare, de façon très compliquée, repose sur un système de convergences qui serait défavorable aux exploitations régionales. En moyenne, hors viticulture, elles bénéficient aujourd’hui d’une aide de 14500 euros contre 22300 pour la France entière. Le débat n’est pas clos entre Bruxelles et les Etats de l’Union ; la France pour sa part est consciente de l’importance des disparités et ne pourra pas éluder les conséquences de celles-ci dans la prochaine loi de modernisation qui est en préparation.

En tout cas la profession agricole suit de près les discussions en cours et la chambre régionale y consacrera sa session de novembre.

Agritourisme : août à plein régimeDans un panorama général de rentrée marquée par les pertes de productions attendues dans les productions végétales le secteur de l’agritourisme continue à se bien porter. Certes et le constat est général le mois de juillet n’a pas été folichon en Aquitaine ; heureusement août « a fonctionné à plein ». Témoins de ce dynamisme ces 630 Marchés de Producteurs de Pays qui ont été organisés dans cinquante et une communes de la région : le panier moyen est jugé moins bien garni qu’on l’aurait espéré mais le début de septembre et la fréquentation d’arrière saison autorisent une poursuite d’une activité qui avec, par ailleurs, Bienvenue à la ferme continuent d’assurer en proximité la promotion d’une agriculture fière de ses produits de qualité. En marge de cette conférence de presse de rentrée a été annoncée la création de Journées Internationales de l’Asperge, les « International Asparagus Days » qui se dérouleront les 3 et 4 décembre prochains au Barp en Gironde

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