Retour au pastoralisme en Périgord noir


CRDA du Périgord noir
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 20/08/2012 PAR Claude-Hélène Yvard

La Dordogne pourrait -il devenir un département de transhumance d’ici quelques années, à l’instar de l’expérience de pastoralisme réussie dans le Lot, tout proche ? Depuis un an, des éleveurs ovins du Sarladais tentent de réindroduire le pastoralisme sur des terres en friches du Périgord noir, avec le soutien et l’accompagnement de la Chambre d’agriculture. « Nous sommes partis de ce qui est réalisé dans le Lot depuis dix ans. Cette démarche expérimentale a débuté en août 2011 sur les communes de Campagnac-les- Quercy et Saint- Pompon, avec  l’accord de quelques propriétaires. Cette action s’est étendue aux communes de Bouzic et de Florimont. Au total, une trentaine de propriétaires ont accepté le passage du troupeau et une centaine d’hectares ont été paturés, » explique Bernadette Boisvert, en charge du dossier au CRDA du Périgord noir. Les propriétaires sont satisfaits : des paysages ont été réouverts et la réduction du risque d’incendie est déjà visible. 

« Nous avons essuyé les plâtres »

Cette démarche a permis aux trois agriculteurs concernés de développer leur cheptel et d’installer un jeune éleveur sur ce territoire. Celui -ci a souhaité conserver une activité salariée en parallèle. « Il s’agit  d’une démarche volontaire. Mais nous avons essuyé les plâtres. Nous avons dû emmener nos troupeaux à une trentaine de kilomètres de nos exploitations, obtenir l’accord de propriétaires, créer les clôtures, cela nous a demandé un temps et une énergie considérable. Aucun regret, car nous étions convaincus de l’intérêt. Les zones de paturages sont des espaces où il n’y a pas production agricole. Le bilan est prometteur. Mon associé et moi, nous avons conforté notre élevage qui est passé de 360 brebis à 600 actuellement. Malgré la progression du cheptel, nos coûts d’alimentation n’ont pas augmenté, car l’expérience a démontré que les animaux avaient une alimentation suffisante, y compris en période de sécheresse », détaille Patrick Aussel, éleveur à Marcillac-Saint-Quentin. Aujourd’hui, l’expérience suscite l’intérêt de nombreux propriétaires qui veulent faire appel à des brebis pour « nettoyer » des sous bois ou des vergers de noyers. 
L’expérience lotoise a montré, qu’en plus de participer à la préservation des paysages, qu’il était possible de favoriser des installations de jeunes, de trouver des financements pour les matériels (clôtures et abreuvoirs). « Dans notre esprit, l’objectif numéro un, est de faire émerger de véritables projets d’installations en agriculture et ainsi de créer une activité économique au delà des enjeux environnementaux, » poursuit Patrick Aussel. La pérennisation de l’expérience implique que la Dordogne devienne à terme sur un plan administratif un département de transhumance. La création d’associations foncières pastorales est aussi nécessaire. 


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