Sabine Vanhoorne, éleveuse de chèvres en Dordogne


Claude-Hélène Yvard
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 03/07/2013 PAR Claude-Hélène Yvard

Responsable d’une petite exploitation agricole sur la commune d’Hautefort depuis le printemps 2012, Sabine Vanhoorne, affiche un large sourire au milieu de son troupeau de chèvres. Avec son mari Marc et ses trois enfants, elle a un réalisé un rêve et n’a aucun regret, même s’il reste beaucoup de choses à faire. « Nous ne sommes pas issus du milieu agricole, même si enfant, j’ai toujours eu une affection pour les chèvres, alors que les vaches m’impressionnent. Le licenciement de mon mari, ancien salarié de l’usine PSA de Rennes, a été un déclic. À l’époque, je travaillais pour la grande distribution de nuit. Lui avait des horaires décalés, des permanences de week-end à assumer. Nous passions notre temps à nous croiser. Moi, en tant que maman, je profitais peu de mes enfants. C’était une course permanente. Nous avons eu envie de changer de vie, de développer une activité qui nous permette de travailler ensemble, » détaille Sabine Vanhoorne. 
 Très vite, le couple réfléchit au milieu agricole. Ils vendent  leur maison de la banlieue rennaise, achètent un camping car. Ils décident de suivre une formation agricole pour adultes. « Nous avons obtenu tous les deux nos BPREA en Ardèche. Ce niveau de diplôme permet l’installation. En entamant cette formation, nous voulions aussi savoir si cette activité allait nous plaire.


Expériences de woofing.Après plusieurs expériences de woofing* dans plusieurs fermes notamment en Gironde, nous avons été confortés dans notre idée. » Le couple achète une ancienne exploitation sur la commune d’Hautefort au cours de l’été 2011. « Il y avait beaucoup à faire, au niveau de l’exploitation, de la maison d’habitation qui est loin d’être achevée. La priorité était de créer des bâtiments pour abriter les chèvres et de créer un laboratoire aux normes pour la fabrication de fromages. Nous voulions débuter l’activité au plus vite, » explique l’agricultrice. En mars 2012, Sabine devient officiellement agricultrice : Je me suis installée avec moins de dix hectares de SAU, j’ai bénéficié d’un système dérogatoire. J’ai cinq ans pour atteindre ce seuil. » Son mari, Marc fait actuellement des remplacements en tant que salarié sur les fermes du secteur et lui donne un coup de main pour la vente des fromages sur les marchés : Périgueux, Brive, Objat, Thenon. « Nous avons opté pour la vente directe, pour être en contact avec le consommateur. »

Dispositif unique Quelques semaines après son installation, Sabine Vanhoorne est contactée par la chambre d’agriculture de la Dordogne. Elle apprend qu’elle peut bénéficier d’un dispositif de prêt d’honneur à 0% réservé aux agriculteurs s’installant sans Dotation au Jeune Agriculteur (DJA).  « Je n’ai pas cherché à avoir des aides. Pour moi, à plus de 40 ans, je n’avais droit à rien.  » Avec l’aide de Christophe Deffarges, responsable installation de la chambre d’agriculture, un dossier est constitué, validé et accepté après un passage en commission. Ainsi, l’agricultrice a pu obtenir un prêt d’honneur de 15 000 euros de  ce fonds agricole Périgord Initiative. Ce qui lui a permis d’acquérir en février dernier, des terres supplémentaires. 
 »Après avoir balayé bon nombre de formules, nous avons découvert le système des prêts d’honneur à 0%, réservé au commerce et à l’artisanat. Nous avons beaucoup travaillé avec Périgord Initiative pour créer ce fonds en décembre 2010. Concrètement, ce fonds a pour objectif l’attribution de prêts d’honneur, compris dans une fourchette de 5 000 à 20 000 euros remboursable sur une période de 2 à 5 ans, explique Christophe Deffarges. Ce dispositif a permis de financer 57 installations en deux ans et demi. Il intéresse d’autres régions. 

*Travail bénévole dans une exploitation agricole généralement en agriculture biologique ou raisonnée

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