Salamanque : le doux commerce franco-espagnol face au modèle anglo-saxon


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 10/09/2011 PAR Olivier Darrioumerle

Depuis cinq ans, les Bazadaises et les Blondes d’Aquitaine ont investi les box de la Foire de Salamanque. Le président de la chambre d’agriculture de Salamanque, Vincente de la Pena, émule du « doux commerce » cher à Montesquieu, n’y voit aucun inconvénient : « Il n’y a plus de frontières en Europe et les relations commerciales prédominent. La Castille-et-Léon est la région d’Espagne qui compte le plus de têtes de bétail et de terres disponibles. L’Aquitaine a des élevages purs d’une qualité incomparable dans le monde. Une collaboration stratégique entre nos deux régions est indispensable pour que l’on puisse enrichir la génétique de nos élevages. »
Juan Ramon Martin, coordinateur pendant huit ans auprès de la députation de Salamanque, connaît bien le dossier pour l’avoir monté avec la Région Aquitaine et sa chambre d’agriculture. En tant qu’exploitant il défend aujourd’hui ses intérêts en continuant le travail qu’il a commencé sous la précédente députation. Année après année, il met en relation les éleveurs et les institutions, d’Aquitaine et de Salamanque, à titre bénévole. « Sans lui, le projet serait certainement tombé à l’eau » , explique Dominique Graciet, président de la chambre d’agriculture d’Aquitaine. Juan Ramon Martin, la tête de pont de la délégation régionale a Salamanque, a un crédo : l’union fait la force. « On a des races qui s’assemblent très bien : la Blonde et la Morucha, la Bazadaise et la Toudanca. De plus on a les mêmes intérêts au niveau européen avec des viandes de qualité et des coûts de production élevés », synthétise-t-il. Face au modèle anglo-saxon qui propose une logique 100% marchande, les pays du sud de l’Europe avancent sur un terrain difficile. « On doit mieux se connaître pour ne pas entrer dans de faux combats, comme les fruits et légumes. On doit être complémentaire pour peser dans les choix de l’Europe. C’est la voie la plus difficile, mais c’est celle que l’on doit choisir », a déclaré Dominique Graciet devant la multitude de journalistes espagnols et Javier Iglesias, le nouveau président de la députation de Salamanque.

L’échange scolaire, priorité de la coopération Aquitaine-Castille-et-Léon.
Dans une ganaderia des alentours de Salamanque, Jean-Pierre Raynaud, vice-président de la Région en charge d’agriculture, a rencontré des étudiants d’une particulière maturité, venus du lycée agricole de Périgueux, en voyage de classe. Les futurs éleveurs qu’il a rencontés attendent toujours unesubvention de la part de la Région Aquitaine pour financer leur voyagepédagogique d’une semaine en Castille-et-Léon. « On a vendu des fraises 6euros le kilos. En rentrant on organise une tombola pour payer ladeuxième partie du voyage » , nous confient ils.Jean-Pierre Reynaud a déclaré qu’il comptait mettre en place, de manièrepérenne, un échange scolaire entre les lycées agricoles des deuxrégions. Passée la nuit, il dévoila sans ambages sa priorité à Javier Iglesias, président de la députation de Salamanque : « la mission de nos collectivités doit être tournée vers l’avenir. Ma priorité est est de favoriser les échanges scolaires entre nos deux régions. » Le nouveau président de la députation de Salamanque, maire de Ciudad Rodrigo, ville jumelée depuis 1999 à Arcachon, a déjà de fidèles accointances avec la région puisque les établissements scolaires des deux villes échangent régulièrement au printemps leurs petites têtes blondes. Les salons agricoles de Bordeaux, « Aquitanima », et la Foire de Salamanque qui sont l’occasion pour les éleveurs de découvriraussi les élevages locaux verront quelques jeunes éleveurs les accompagner. « Les deux manifestations se renforcent mutuellement» déclare Jean-Pierre Raynaud qui veut marquer les prochaines rencontres d’une pierre d’avenir.

photo : Aqui.fr

Olivier Darrioumerle 

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