Un salon sous le signe de l’eau… qui fait tant défaut

Le temps de la sécheresse est là avec, par priorité, l’inquiétude des éleveurs dont la récolte de fourrage est souvent inférieure de moitié à celle d’une année normale. Pour eux, il faut pourtant tenter de conserver le cheptel plutôt que d’envoyer les bêtes à la boucherie. Cette situation ne donne que plus de relief, d’actualité, au thème de l’eau que le Salon régional de l’agriculture Aquitaine avait choisi d’explorer bien avant que la sécheresse de printemps ne s’installe.

L’eau, déjà ? Pourquoi l’eau ? Parce que pour nombre de productions, et pas seulement céréalières, elle est la condition essentielle, le nœud gordien sans lesquels l’agriculture ne peut pas exister. Non pas qu’il n’existe pas des productions moins gourmandes que d’autres en eau mais le plus grand nombre ne peuvent s’en passer. On pense au maïs bien sûr, dont les images d’arrosage sont caricaturales par rapport à la réalité, c’est à dire la gestion de plus en plus économe de l’eau. Les producteurs ont appris, en effet, à cultiver de la façon la moins dispendieuse en eau.  En Aquitaine, d’ailleurs, la profession fait remarquer qu’elle n’utilise que 3% des précipitations annuelles. Mais au delà de ce constat le débat porte chaque jour davantage sur la possibilité de créer des réserves, de stocker l’eau de pluie pour l’utiliser en période sèche…Sujet de polémiques singulièrement depuis que le Grenelle de l’Environnement a marqué une étape dans la prise de conscience que l’eau devenait, aussi, un bien rare. En ce domaine comme en beaucoup d’autres, il appartient au monde agricole d’expliquer, d’informer pour tordre le cou à bien des idées reçues.  Un Salon comme celui qui commence au sein de la Foire de Bordeaux est à cet égard un lieu privilégié de rencontres entre ruraux et urbains.

Joël Aubert