Virus aviaire : quid des basses-cours ?


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 04/02/2016 PAR Julie Ducourau

Les mairies des Landes ont jusqu’à fin février pour fournir à la préfecture le nombre de palmipèdes présents dans les basses-cours de leur commune. Les administrés ayant des canards ou des oies chez eux sont donc priés de se faire connaître mais vont-il jouer le jeu ? Jusqu’ici, à Banos au cœur de la Chalosse comme sans doute ailleurs, « les gens ne se bousculent pas à l’entrée de la mairie », reconnaît Pierre Junca, adjoint au maire : « on a quelques retours, mais je ne pense pas qu’on aura l’ensemble des éléments, c’est évident ».
Vide sanitaire aussi?Est considéré comme une basse-cour, un élevage détenu par un particulier ou un professionnel (souvent ayant d’autres activités agricoles) comptant de 1 à 249 volatiles (palmipèdes, volailles, espèces de collection, appelants pour la chasse…). L’objectif de ce recensement est de préparer la mise en œuvre de mesures d’assainissement en cours de détermination au ministère de l’Agriculture. C’est d’ailleurs au cœur d’une basse-cour que le virus aviaire avait été découvert en novembre dernier en Dordogne. Des lieux souvent perçus comme des sentinelles en cas d’épidémie, très utile dans la surveillance.
Les particuliers à qui les règles de bon sens ont déjà été rappelées par les services de l’Etat (faire attention à ce qui est introduit et sorti de sa basse-cour, laver ses mains, changer ses vêtements…) seront-ils alors, eux aussi, contraints au vide sanitaire ? L’arrêté le précisera. « C’est complexe d’un point de vue vétérinaire, il faut trouver des solutions intelligentes et prendre des mesures de biosécurité qui fassent que les efforts faits par les éleveurs professionnels ne soient pas anéantis par les basses-cours », explique Laurent Monbrun de la préfecture des Landes. Lors de ses récents vœux à la presse, la préfète Nathalie Marthien avait prévenu qu’elle serait « très ferme vis-à-vis des particuliers » : « on ne peut pas imaginer un assainissement des exploitations commerciales, et pas des basses-cours ».
Et la faune sauvage?Mais dans les fermes, le scepticisme est fréquemment observé. « On dit qu’il faut le faire mais est-ce bien utile ? », « boh boh boh, il y a toujours eu des bêtes qui sont mortes, on va pas en mourir », « c’est souvent bien plus propre et sain chez les particuliers qui gavent à l’ancienne que chez les gros avec leurs milliers de canards », entend-on ici ou là. Et les palmipèdes des lacs et rivières, il va aussi falloir faire le vide ?, demandent d’autres, alors qu’a priori, le ministère s’oriente peu vers une souche liée à la faune sauvage. Dans ce territoire où le canard gras est roi, les questionnements autour de l’efficacité des mesures anti-influenza aviaire se multiplient. Dans le même temps, la Chalosse bruisse de rumeurs de canetons passant sous le manteau alors qu’ils sont censés ne plus entrer nulle part depuis le 18 janvier. Des contrôles sont quoi qu’il en soit menés partout pour que les règles soient assurées par tous car prendre des libertés avec ces mesures mettrait en danger la filière toute entière, assure-t-on à la préfecture.
Une chose est sûre en tout cas, les accouveurs gardent actuellement bien à l’abri leur cheptel de reproducteurs sains afin de redémarrer à fond la production au printemps et fournir toutes les exploitations en canetons dès la reprise officielle début mai.

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