Xavier Beulin en Dordogne : « Ne pas opposer les différents systèmes d’agriculture

Xavier Beulin, le président de la FNSEA, principal syndicat d’exploitants agricoles, n’était pas venu en Dordogne depuis les intempéries du mois d’août dernier. Hier, il était l’invité de l’assemblée de la FDSEA de la Dordogne. Dans son intervention, Xavier Beulin a défendu la diversité des différentes systèmes de production, différents types d’exploitations, à la fois les circuits courts et filières longues. « Il faut cesser d’opposer les différents systèmes. Il n’y a pas de meilleure facon de produire qu’une autre. Il y a des agriculteurs qui conduisent leurs exploitations, qui entreprennent, qui innovent. En Dordogne, il y a une grande diversité de productions, de système d’exploitations, je crois que c’est plutôt une chance, à l’heure de la remise en cause notamment du système breton. »

6 % de la population activeLes agriculteurs représentent en France 3 % de la population active et 15 % de l’activité économique. En Dordogne, les exploitants représentent 6 % des actifs et environ 22% de l’économie départementale. Il reste 8 700 exploitations et environ 1 600 ont une activité de vente directe ou orientée vers le tourisme. L’agriculture doit répondre aujourd’hui à trois enjeux majeurs : le volet énergétique, la sécurité alimentaire et le volet écologique. Ces enjeux nationaux ont naturellement été évoqués au cours de cette journée de débats. Mais la Dordogne doit faire face à une problématique majeure. Les conflits de voisinage se multiplient dès lors que naît un nouveau projet d’installation ou d’aggrandissement. « Pour Yannick Frances, le président de la FDSEA, ces situations ne peuvent plus perdurer, » à un moment où le renouvellement des générations en agricultture constitue un enjeu majeur d’aménagement du territoire et de développement économique. » A travers plusieurs témoignages, Xavier Beulin a pu constater que le moindre projet d’installation ou d’agrandissement d’exploitation, en Dordogne plus qu’ailleurs, subit des oppositions, éprouvantes économiquement. Face à cette situation, il a incité les responsables agricoles et leurs partenaires à avoir des dossiers bétonnés, et les élus à prendre leurs responsabilités. Quant à Yannick Francès, il a souhaité aller plus loin.

Une association contre les associations de riverainsIl a publiquement évoqué la création d’une association d’agriculteurs face aux associations qui se multiplient contre les éleveurs. Il souhaite que cette structure réunisse tous les opérateurs économiques de l’élevage, les coopératives, avec la chambre d’agriculture en soutien technique. Cette association aurait pour objectif d’attaquer financièrement et judiciairement tous les opposants aux projets industriels, y compris les signataires de pétitions.