Reportage Aqui!: Imaginer le littoral de demain


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 01/03/2017 PAR Julie Ducourau et Piotr Czarzasty

Du haut de la plage du Santocha à Capbreton, Alexandra Lux regarde avec son ventre arrondi de future maman, les Blockhaus construits par les Allemands en 39-45 pour surveiller le large du haut de la dune. Battus par les flots à chaque marée haute, ils sont aujourd’hui à des dizaines de mètres de ces montagnes de sable si fragiles.

AlexandraLuxChampionne de paddle-board -elle a traversé avec Stéphanie Barneix l’Atlantique et le Cap Horn-, Alexandra sait « l’enjeu planétaire » de la défense des océans et de leur environnement : « heureusement aujourd’hui on est sensibilisé de plus en plus tôt à la protection des dunes, mais tout le monde n’a pas encore compris qu’il faut les préserver en ne marchant que sur les sentiers dédiés ». Pour fixer ces écosystèmes menacés, les sapins du dernier Noël y ont été déposés. Encadrés par l’Office national des forêts, des bénévoles plantent aussi régulièrement des oyats, chiendents et branchages de genêts pour stabiliser cette digue naturelle de sable dont la fixation par les vignes a été un enjeu économique dès le XVe siècle, lorsque l’Adour se jetait ici, et que Capbreton était un port prospère.

Evolution de la loi LittoralSur les vingt dernières années, 15 mètres de côte sableuse ont été grignotés. En moyenne le recul est aujourd’hui de 1,7 m/an dans les Landes. Encore plus inquiétant, selon l’Observatoire de la Côte Aquitaine, d’ici à 2050, 50 mètres de plus seraient avalés par l’océan. En se basant sur cette cartographie de l’évolution à l’horizon 2025 et 2050, le GIP Littoral Aquitaine est en train de répertorier les bâtiments, logements et activités menacés.

Exemple inconcevable de nos jours, la station d’épuration de Capbreton construite devant la plage de la Pointe, est ainsi l’objet d’une intense réflexion. A Labenne, on travaille aussi à imaginer le littoral de demain. « Aujourd’hui on est capable dans nos documents d’urbanisme de dire que des choses seront perdues dans quelques années, on sait que notre poste MNS va partir, il va falloir modifier des installations et relocaliser des commerces », explique le maire Jean-Luc Delpuech. La ville qui a déjà vu partir à l’eau un bout de parking il y a 10 ans, a répondu, avec La Teste et Lacanau, à un appel à projet national sur le sujet et pourrait servir d’exemple pour d’autres communes. Pour relocaliser des biens, tâche ô combien délicate, on compte ici, comme ailleurs, sur l’évolution de la loi Littoral sans détricoter son essence, avec comme logique d’encadrer et de s’adapter, mais, bien sûr, pas de bétonner, poursuit M. Delpuech, « par principe très méfiant » sur le remplissage des dents creuses, ces espaces non construits entourés de bâti. Car, pour l’élu, également vice-président du Département en charge du tourisme, « la richesse de notre territoire, notre qualité première, c’est l’espace et la nature ». 

Jean-Luc Delpuech, maire de Labenne from Aquipresse on Vimeo.

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