Sa rencontre avec la presse girondine au Club de la Presse était aussi l’occasion de faire un rapide état des lieux de la réunification dont le vingtième anniversaire est ce 3 octobre. Eberhard Schuppius cite Helmut Kohl qui en 1990 à la veille de l’unification avait « fait miroiter aux Allemands de l’est des « paysages florissants » et pense « qu’avec vingt ans de recul l’histoire donne peut être raison à l’ancien chancelier. » En tout cas, une étuderécente publiée par le « Frankfurter Allgemeine Zeintung » révèle que les Allemands jugent l’unification de façon positive à l’est (57%) comme à l’ouest (53%). Certes les qualificatifs ont encore la vie dure, ceux de l’est jugeant ceux de l’ouest « arrogants » et ne pensant qu’à l’argent tandis qu’à l’ouest 49% associent ceux de l’est au mot « insatisfaction ». De grands mouvements de population croisés entre l’Ouest et l’ex RDA qui a « perdu » quelques deux millions d’habitants, ce dont en France on n’a pas vraiment pris la mesure, ont participé à ces évolutions de mentalités. Des politiques actives en matière d’habitat, dans les neuf « Lânder » rattachés à l’ouest, les « provinces nouvelles », ont contribué à ce que les villes soient jugées plus belles aujourd’hui qu’autrefois. Les niveaux de vie se sont, eux-aussi, rapprochés, celui de « l’est » étant évalué à 73% de celui de « l’ouest ». Il faut dire que pour parvenir à pareil résultat, l’Allemagne fédérale n’a pas ménagé sa participation financière : 82 milliards d’euros entre 1990 et 1994, 105 milliards entre 1995 et 2004 ; une somme équivalente aura été consacrée à la solidarité d’ici 2019, sans compter les aides de l’union Européenne.
Eberhard Schuppius, nouveau consul d’Allemagne à Bordeaux
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