Littoral aquitain : attention aux physalies !


Amélie Poulard, centre anti-poison
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 28/07/2011 PAR Bérénice Robert

Le dispositif « Physatox » comprend trois volets. Le premier, la surveillance épidémiologique, est pris en charge par la Cire Aquitaine (Cellule de l’InVS en région) et a pour mission de recenser les cas d’envenimation durant la période estivale pour les décrire dans l’espace, dans le temps ainsi qu’en terme de caractéristiques des personnes touchées. « Une fois que l’on a cette description sur ces trois volets, l’objectif est de s’attarder aux formes les plus graves, explique Patrick Rolland, responsable de la Cire Aquitaine. En effet, si la majorité des cas sont bénins, « dans 10% des cas environ, on a des personnes qui présentent des signes de gravité pouvant aller vers la perte de connaissance, des douleurs thoraciques, de la gène respiratoire ou encore des vomissements », ajoute-t-il. Un recensement qui a avant tout pour but de décrire la dynamique de cette épidémie pour alerter les autorités sanitaires telles que l’Agence Régionale de Santé afin de prévenir et d’informer au maximum la population.

Deux objecitfs principaux : informer et prévenir

Cette action est complémentaire de celle du centre anti-poison qui s’occupe du volet médical. « Nous, nous enregistrons les cas qui sont déclarés par les postes de secours ou le SAMU par fax», indique Magali Labadie, médecin du centre anti-poison de Bordeaux. Chaque cas y est détaillé, et « nous essayons de rappeler tous ces patients pour savoir s’il y a des signes attendus ou inattendus, précise-t-elle. Des informations qui permettent notamment aucentre anti poisond’affiner les recommandations pour la prise en charge des patients, puisque jusqu’à il y a peu, beaucoup d’incertitudes restaient au niveau des envenimations, mais aussi des animaux. Mais si le suivi des victimes de la physalie est un part importante de « Physatox », la prévention ne l’est pas moins. En effet, selon Magali Labadie, « on a envoyé cette année le protocole de prise en charge à tous les postes de secours en passant par la voie hiérarchique, à tous les hôpitaux et SAMU côtiers ». De plus, des affiches à destination du public ont été placardées à l’extérieur des postes de secours et sur les voies d’accès aux plages, pour informer au mieux les estivants sur cet animal méconnu. Enfin, un volet environnemental existe également, pour tenter de faire la lumière sur l’arrivée des physalies sur nos côtes, un animal plus habitué aux eaux du Pacifique qu’à celles de l’Atlantique. Et à ce niveau, beaucoup de doutes subsistent encore.

Même échouée, la physalie reste urticante

Alors qu’est-il important de savoir pour éviter la piqûre et profiter de manière optimale de sa baignade ? Tout d’abord que la physalie se déplace, au contraire de la méduse, sur l’eau, poussée par le vent et les courants, et possède des tentacules pouvant aller jusqu’à trente mètres. Si vous en apercevez, le plus prudent est donc de sortir immédiatement de l’eau. Et surtout, il est important de savoir que même échouées, les physalies gardent leur propriété urticante, et qu’il vaut donc mieux éviter de les toucher. Enfin, pour le docteur Labadie, la meilleure protection reste encore le port de la combinaison, qui fait « une barrière mécanique contre l’envenimation ». Des précautions à ne pas prendre à la légère, puisque environ huit cents personnes ont déjà déclarées avoir été piquées depuis le début de l’été, d’après Patrick Rolland, qui estime par ailleurs qu’il faudrait revoir ce chiffre à la hausse pour se rapprocher de la réalité.

En cas de piqûre, une solution : la mousse à raser

Et que faire lorsque, malgré toutes ces précautions, on se fait piquer ? « Le problème de ces tentacules, c’est qu’elles sont très adhérentes à la peau, donc la première chose à ne pas faire, c’est de frotter pour l’enlever, ce qui aggraverait l’envenimation », prévient Magali Labadie. Si cela vous arrive donc, ne cèdez pas à la panique et dirigez-vous vers un poste de secours  afin d’enlever la tentacule à l’aide de mousse à raser, puis rincez la blessure à l’eau de mer. Et gardez bien une chose à l’esprit : même si la douleur est très vive, la plupart du temps, les conséquences d’une telle piqûre sont bénignes. 

Bérénice Robert

Crédit photo : Amélie Poulard, centre anti-poison. 

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