Interview : Dominique Graciet, Président de la Chambre régionale d’agriculture d’Aquitaine: l’agriculture a toujours su rebondir


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 09/09/2009 PAR Joël AUBERT

@qui! :Le 17 septembre, l’Aquitaine sera peut-être au cœur de la crise qui commence à produire des effets très concrets pour les entreprises régionales, pourquoi avoir choisi ce thème, n’est-il pas un peu provocateur : rebondir face à la crise ?
Domnique Graciet :L’agriculture est régulièrement confrontée à des crises conjoncturelles ou structurelles. La crise actuelle va sans doute provoquer des mutations profondes dans nos économies. Le changement climatique et la raréfaction des énergies fossiles, mais aussi la Loi de Modernisation de l’Economie, LME, désastreuse pour notre secteur, alimentent ces mutations
L’agriculture aquitaine a toujours su rebondir et s’adapter à des périodes de crise, au travers de projets collectifs et structurants,portés par les Organisations Professionnelles Agricoles et mises en œuvre par les agriculteurs. C’est une des spécificités, au cœur des valeurs de notre secteur, que de savoir conjuguer et construire des réponses collectives et cohérentes et d’accompagner les actions individuelles des agriculteurs. Par exemple en matière d’investissement, de mises aux normes environnementales et d’installation des jeunes agriculteurs
L’agriculture est très concernée par ces mutations, et elle se trouve au centre et à l’origine de nombreuses pistes et de solutions pour l’avenir
Cette période charnière, en dépit des difficultés notamment financières que rencontrent les agriculteurs, peut offrir des opportunités pour porter un regard neuf sur nos activités, offrir des réponses s’inscrivant dans la durabilité et permettant de faire face à ces nouveaux défis. A nous de proposer un nouveau cadre d’intervention et d’accompagnement pour ces possibles afin que nos entreprises puissent suivre ces pistes et disposent de moyens humains, financiers et techniques pour passer le cap et rebondir.

@! : Chaque année, en septembre, vous organisez cette journée de l’économie, conjointement réseaux consulaires et conseil régional réunis. Est-ce l’occasion d’annoncer des actions conduites en commun pour accompagner les entreprises confrontées à la crise ? Quels résultats les entreprises peuvent-elles attendre de cette journée ?
D. G. : C’est désormaisLE rendez-vous de la rentrée économique
C’est une occasion d’échanger, dans un cadre interconsulaire, et d’illustrer le fait que bien que nos secteurs soient spécifiques, ils regroupent les entreprises qui créent la valeur ajoutée de l’Aquitaine et partagent des préoccupations transversales.
C’est un temps fort pour écouter, aussi, les entreprises afin que les plans mis en œuvre répondent aux attentes et soient efficaces
C’est un temps de réflexion avec les collectivités territoriales pour élaborer un « projet de territoire » pour l’Aquitaine. Pour les agriculteursn c’est aussi une occasion de mesurer combien ils comptent dans le paysage de l’économie régionale dont ils sont parties prenantes, notamment en contribuant fortement aux performances à l’exportation de la région, en marquant l’identité de l’Aquitaine et en étant les acteurs d’une répartition de l’activité économique sur le territoire.

@! :Au sein de votre organisation, de la Chambre régionale d’agriculture Aquitaine (CRAA) quelles mesures phares conduisez-vous ? Pouvez-vous nous en donner une illustration très concrète qui a déjà porté ses fruits pour les entreprises ?
D. G. : Pour la Chambre régionale, il s’agit, avant tout, au-delà des actions permanentes d’appui aux entreprises agricoles que nous accompagnons dans le développement de leurs performances, de bâtir le projet stratégique agricole régional. Et ceci, avec le concours des Organisations Professionnelles Agricoles régionales autour d’axes stratégiques partagés. Il s’agit de mettre en œuvre un programme autour de quatre axes stratégiques : l’accès au marché, les attentes sociétales, la garantie des ressources, la compétitivité des entreprises. Ce plan stratégique constituera notre socle pour défendre une politique agricole qui prenne en compte l’ensemble des attentes, celles des agriculteurs aquitains pour une juste rémunération de leur travail, celles de nos concitoyens pour un territoire à la fois producteur de richesses, agréable à vivre et dynamique.

Sur le plan opérationnel nous avons toujours eu une forte pratique de suivi des entreprises agricoles confrontées à des difficultés conjoncturelles, notamment liées aux aléas climatiques. A titre d’exemple, notre réponse à la tempête de ce début d’année est une bonne illustration de notre réactivité; dans les toutes premières heures nous avions un dispositif opérationnel d’écoute et de recensement des besoins. Ce qui nous a permis de dresser, très rapidement, un inventaire global et d’identifier les urgences en matière d’intervention tout en évaluant l’ampleur des dégâts. Sur ces bases, nous avons pu solliciter les pouvoirs publics afin qu’ils mobilisent les moyens pour l’urgence et proposent des solutions pour la reconstruction. Dans un second temps, nous avons répondu aux besoins des agriculteurs en leur apportant, à chaque fois que cela a été possible, des solutions concrètes d’aide, souvent dans un cadre de solidarité… Ce dispositif peut s’actionner dans nos chambres dès que la situation de crise aigue l’exige. Nous avons, aussi, un dispositif permanent d’aide aux agriculteurs en difficulté, qui permet de leur apporter des informations sur les démarches à suivre et de construire avec chacun un plan adapté à chaque situation.

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