Demain l’Université d’Aquitaine, Bordeaux- Pau-Pays de l’Adour …


Mike Licht
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 21/02/2012 PAR Olivier Darrioumerle

« L’autonomie des universités n’a pas été accompagnée par les moyens. Moins 10% l’année dernière c’est 2 millions d’euros de moins. L’Etat veut garder 8 initiatives d’excellences (IDEX) au niveau national qui se partagent 8 milliards d’euros. Et une cinquantaine d’universités restent sans moyen. Est-ce qu’on cautionne l’université à deux vitesses ? », se demande Mohamed Amara.

Tandis que le pôle bordelais obtenait le 6 février une généreuse enveloppe IDEX  de 700 millions d’euros, l’autre université de la Région, l’UPPA, était menacée d’une mise sous tutelle du rectorat. « Il aura fallu attendre le 15 février pour connaître la dotation de l’Etat. On nous incite à nous rapprocher d’un modèle privé pour gérer l’université, mais je voudrais savoir combien d’entreprises fonctionnent comme ça ? » , s’insurge Jacques Mercadier.

« On pourrait envisager une Université d’Aquitaine avec une structure fédérale ou confédérale » propose Mohamed Amara. Si l’UPPA veut discuter avec Bordeaux elle veut conserver son statut d’université de plein exercice et définir clairement son périmètre, conserver ses écoles doctorales par exemple. Hors de question pour l’UPPA de fusionner entièrement avec le PRES bordelais pour ne devenir qu’un site parmi d’autres. 

Y’a t-il un pilote dans l’avion ?
L’UPPA a raté le wagon il y a 5 ans lorsque le pôle de Bordeaux s’est monté, mais elle revendique aujourd’hui son monopole sur le sud Aquitain et une formation reconnue de qualité pour construire un pôle régional avec Bordeaux. « C’est notre partenaire naturel. Nous sommes prêts à partager une partie de nos prérogatives, mais il faut établir clairement les compétences territoriales pour éviter une guerre de conquête. » , explique Jacques Mercadier.

Bordeaux voudrait implanter des formations dans le Pays-basque ? Tarbes voudrait créer une licence de Droit concurrente ?  « Les universités ne peuvent pas avoir n’importe quelle initiative n’importe où », lance Jacques Mercadier qui se demande s’il y a un pilote dans l’avion. 
« La question du développement harmonieux du territoire se pose à l’heure où les universités cherchent de l’argent », ajoute-t-il. 

On imagine bien qu’il serait très compliqué pour les deux universités aquitaines de conserver des relations saines dans une situation de concurrence. L’UPPA accepterait volontiers que Bordeaux se développe dans les Pays de l’Adour à condition qu’il y ait un accord explicite. « Il vaut mieux construire schéma régional où l’on soit complémentaire plutôt que d’entrer en concurrence », constate Jacques Mercadier. La Région est appelé à jouer un rôle de modulateur dans la construction de cette université d’avenir, « visible au niveau mondial  ». Elle aurait une chance d’entrer dans le classement de Shangai… mais pas à n’importe quel prix. 



crédit : Mike Licht / tous droits réservés

Olivier Darrioumerle


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