Sans papiers : les aidants manifestent pour la liberté…


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 06/04/2009 PAR Nicolas César

Aider les personnes en situation irrégulière peut aujourd’hui coûter cher. On se souvient par exemple de cette femme de 59 ans, bénévole aux Restos du coeur, interpellée le 18 février pour avoir simplement permis à des sans-papiers de recharger leur téléphone portable… En effet, en France, c’est désormais un délit d’accueillir, d’accompagner, ou seulement d’aider une personne en situation irrégulière. Interpellés les « aidants » tombent sous le coup de l’article 6.222-1 du Code relatif à l’entrée, au séjour et au droit d’asile, qui punit de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 30 000 euros l’aide à l’entrée, la circulation ou le séjour irréguliers. Les exemples se multiplient. Le 19 mars, André Barthélemy, membre de la Commission nationale consultative des droits de l’homme et président de l’ONG lyonnaise Agir ensemble pour les droits de l’homme ( AEG) a été condamné à 1 500 euros d’amende pour avoir protesté contre l’expulsion de deux sans papiers à bord d’un vol d’Air France Paris-Brazzaville, en avril 2008.

L’Etat veut interpeller 5 000 aidants en 2009…
Selon la loi de finances 2009, l’objectif du gouvernement est d’interpeller 5 000 aidants cette année. Pour protester, des associations appellent donc à manifester mercredi devant les tribunaux et à se constituer prisonniers. « Nous sommes 5 500 citoyens décidés à rester des aidants ! Si la solidarité devient un délit, nous demandons à être poursuivis pour ce délit ! », peut-on lire dans un communiqué de l’Asti, l’Association de Soutien aux Travailleurs Immigrés.

Le film Welcome remet la question des sans-papiers à l’ordre du jour
Un débat, qu’a ravivé « Welcome », le dernier film de Philippe Lioret. Il met en scène un maître nageur français aux prises avec les autorités en raison de l’aide qu’il a offerte à un sans-papiers irakien. Son réalisateur, Philippe Lioret, a fait bondir le ministre de l’Immigration, Éric Besson, en suggérant qu’il y a un parallèle à faire entre les «mécanismes répressifs» mis en place contre les immigrés illégaux et ceux auxquels étaient soumis les Juifs à l’époque du régime de Vichy. Le parti socialiste, en écho au film, a annoncé son intention de présenter un projet de loi contre le « délit de solidarité », qui ferait en sorte qu’il serait impossible de poursuivre en justice une personne venue en aide à un sans-papiers pour des raisons humanitaires. De son côté, Éric Besson affirme que l’article de loi, au coeur de la polémique, est essentiel pour permettre la poursuite des passeurs et qu’il n’a pratiquement jamais été appliqué contre des citoyens français.

Nicolas César

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