« Un maillage territorial efficace »
Mieux établies et mieux reconnues les organisations vétérinaires s’impliquent en effet de plus en plus dans l’ensemble des questions liées à la santé animale et indirectement à celle de l’Homme, qu’il s’agisse des questions d’alimentation, d’élevage, de production et de transports des animaux. « Nous tenons un message permanent de vigilance et guettons attentivement les moindres risques de santé publique. Ces derniers sont d’ailleurs en augmentation du fait de la globalisation qui entraine des mouvements d’animaux et d’humains très importants et des changements climatiques » explique Bernard Vallat. « Au niveau mondial, les responsabilités se prennent via les gouvernements de chaque Etat qui doivent appliquer un maillage territorial efficace et ainsi identifier rapidement les risques pour les éradiquersur leur lieu d’apparition. Le rôle de l’Organisation Mondiale de la Santé Animale est donc de maintenir les gouvernements en alerte des émergences possibles, notamment celles concernant les maladies zoonotiques ».En France,une plate forme d’épidémiosurveillance a été justement mise en place afin d’observer, de prévenir et de traiter ces risques.
Le vétérinaire, un relais pour les éleveurs et le grand public
« En ce qui concerne la production le rôle des vétérinaires va être prioritaire. Ils sont en première ligne » affirme Vallat « La demande en protéines animales, en viande, en lait ou en œufs par exemple va augmenter et nous étudions en ce moment la possibilité de réintroduire, sous conditions, les protéines animales dans l’alimentation des poissons, des poulets et des porcs. La proposition est perçue assez positivement du fait des nombreuses mesures de précautions qui l’accompagnent». Au niveau nationalet régional, Pascale Briand souligne de son côté l’importance d’une bonne relation entre les vétérinaires et les éleveurs, « La situation doit être claire pour éviter les tensions et les incompréhensions qui compliquent le travail de chacun et peuvent entraîner des risques » confie-t-elle. Pour fluidifier ce dialogue et éviter les désertifications de certaines zones géographiques, Gilles Madiot évoque même « la création prochaine d’un observatoire de la démographie vétérinaire », mettant lui aussi l’accent sur l’importance d’un bon maillage du territoire pour traiter les risques à la source. Comme lors de l’alerte rage et de la circulation de médicaments de mauvaise qualité importés d’Espagne, survenues ces dernières années en Aquitaine.
Face à une assemblée intéressée, mais un peu perdue face à tous ces enjeux méconnus de la profession vétérinaire, c’est finalement Michel Baussier qui rassure en recentrant les débats sur le rôle le plus visible du vétérinaire, celui du soin aux animaux de compagnie. « On constate qu’il y a de moins en moins de chiens en France, les chats sont plus nombreux tout comme les espèces exotiques d’oiseau ou de reptile, qui suscitent un certaine engouement. Face à ces tendances et aux risques qu’elles comportent, le rôle de conseil, la fonction d’alerte et la mission de proximité du vétérinaire prennent là tout leur sens».
Aymeric Bourlot