Comment surmonter les risques de désertification médicale: l’exemple du futur pole de santé libéral à Marsac sur L’Isle


Claude-Hélène Yvard
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 04/04/2012 PAR Claude-Hélène Yvard

En Dordogne, comme dans bon nombre de départements ruraux, la situation est jugée très préoccupante concernant le nombre de médecins. La moyenne d’âge des généralistes est supérieure à la moyenne nationale. Et dans certains cantons ruraux, la pénurie de médecins est réelle. Jamais le maire de Marsac -sur-l’Ilsle, commune de 3000 habitants, à proximité de Périgueux n’aurait imaginé être confronté à une pénurie de médecin. "Nous sortons d’une période de près d’un  an de carence. L’arrivée du docteur Hammel, en ce début avril devrait être un vrai soulagement pour la population. Pendant plusieurs mois, le conseil municipal a envisagé toutes les solutions. Nous avons réfléchi à accueillir un médecin étranger. Personnellement, j’ai été  interessé par l’exemple de ce maire sarthois qui a salarié un médecin. J’étais prêt à aller voir sur place, mais cette option pose au final trop de problèmes juridiques. J’ai eu quelques candidats, mais nous ne sommes pas dans un secteur rural. Les médecins s’installant à Marsac ne peuvent bénéficier d’aides fiscales et d’exonérations d’impôts. Puis le conseil municipal a décidé d’investir," détaille le maire.

La municipalité décide d’investir
La mairie de Marsac a donc acheté 500 m2 bâtiments de plain pied dans le bourg et aménagé en urgence 130 m2 de locaux entièrement aux normes. "J’ai été contacté en fin d’année par le docteur Hammel, intéressé par un projet d’installation sur la commune. Très vite, nous avons évoqué l’idée de constituer un pôle de santé réunissant plusieurs praticiens, des professions paramédicales. Le souhait du docteur Hammel est de permettre d’ici quelques mois l’arrivée d’un jeune confrère dans d’excellentes conditions, explique Jean-Marie Rigaud.
La mairie a investi 360 000 € dans l’acquisition des bâtiments et réalisé pour 70 000 €  de travaux d’aménagements. Pour la municipalité, l’objectif est clair : réaliser à terme une opération blanche grâce aux versements des loyers. Le mercredi 4 avril, le docteur Hammel accueillait ses premiers patients dans des locaux agréables et accessibles aux personnes handicapées dotés d’une vaste salle d’attente. Il occupe l’un des trois cabinets. Un deuxième est déjà tout équipé avec ordinateur, table, réseaux informatiques, bureau. Il n’attend plus que l’arrivée d’un jeune confrère. Les deux cabinets infimiers  de la commune ont été contactés pour rejoindre ce pôle. Depuis quelques semaines, Marsac n’a plus de dentiste et en recherche un.
"Avec la municipalité, j’espère construire une fusée à plusieurs étages. Je veux croire au développement de ce type de solution pour garantir un avenir à la médecine générale libérale, surtout dans un département comme la Dordogne qui souffre d’un déficit. Mon souhait serait que la population locale puisse à terme bénéficier sur place de consultations de spécialistes. Un cardiologue pourrait assurer par exemple une permanence une fois par semaine," indique le docteur Bruno Hammel. 

Claude-Hélène Yvard

Crédit photo C-Hélène Yvard

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