Aquitains dans les médias : Christophe Hondelatte à 100% d’accord avec la réforme de l’audiovisuel


C. Hondelatte
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 25/12/2008 PAR Joël AUBERT

Dans un bistrot du 15e arrondissement, Christophe Hondelatte entre un casque de moto à la main. «Je suis très occupéen ce moment annonce-t-il. Pour ce Basque, domicilié à Bayonne, il fait son possible pour revenir chez lui chaque week-end. « En ce moment, c’est compliqué, je ne suis pas rentré depuis longtemps. Mais mes attaches sont là-bas ». A la télévision depuis une dizaine d’années et journaliste radio depuis 26 ans, Christophe Hondelatte n’as pas toujours voulu exercer ce métier.

S’il entre à Sciences-po Bordeaux, c’est pour passer le concours de la magistrature. En 1981, l’apparition des radios libres bouleverse son destin. « Quand on était adolescent au Pays Basque, on avait l’impression que ce n’était pas pour nous. Je ne me voyais pas monter à Paris. Avec l’arrivée des radios locales, c’était le moyen de tout apprendre chez soi, dans la culture qu’on connait. » En conférence de méthode, l’équivalent des travaux dirigés à Sciences Po, un camarade lui propose de participer aux émissions de la radio Aline, qu’il a créé.« J’y prends goût. Depuis, le virus de la radio ne m’a jamais quitté » se rappelle-t-il. Le Noël suivant, il participe à la radio locale de Bayonne. Pendant ses études,il multiplie les piges. « Mes études m’ont ennuyé. Pourquoi continuer à faire des exposés puisque je pratiquais déjà le métier auquel je me destinais ?» interroge-t-il.

Radio : pousser l’auditeur à écouter
La presse écrite n’a jamais attiré Christophe Hondelatte. Ce qui l’intéresse c’est« le verbe », l’expression orale. « J’ai très vite compris que j’aimais ça et que j’avais le talent pour. La radio, c’est le média le plus souple et le plus immédiat. Notre rôle : pousser l’auditeur à nous écouter et pas seulement à nous entendre » explique-t-il. Expérimenter, faire d’autres choses. C’est comme ça qu’il avance. « J’ai toujours fait ce qui me plaisait annonce-t-il. Si j’avais voulu présenter le 20h de France 2, je le ferais aujourd’hui. Mais je n’ai pas construit ma carrière pour présenter le JT ». Christophe Hondelatte reconnait que le métier de présentateur n’est pas très intéressant en soi. « C’est le pouvoir que peut exercer le présentateur sur les masses, faire passer des idées à 9 millions de téléspectateurs » explique-t-il. De 2004 à 2005, Christophe Hondelatte a présenté le 13 heures sur France 2 qu’il a quitté brutalement après la publication dans « Libération » d’un portrait de lui qui lui a fortement déplu. La différence entre la radio et la télévision ? « Le budget répond-t-il du tac au tac. Globalement, à la télévision, on a plus de moyens pour réaliser des projets uniques. Une émission comme « Faites entrer l’accusé » c’estquatre mois de travail ».

100% pour la réforme
Son opinion sur la réforme adoptée sur l’audiovisuel est sans ambigüité. « Je suis à 100% pour annonce-t-il de but en blanc. On ne va même pas assez loin. » Une raison simple : le service public doit être une alternative aux chaines privées et non une copie. «Pourquoi laisser des programmes sur les chaines publiques que l’on peut retrouver sur les chaines privées ? Pourquoi la publicité devrait-elle régner sur nos programmes ? » demande-t-il. « L’Etat doit se soucierdes 2 millions de téléspectateurs qui ne souhaitent regarder ni la Star Academy ni la série américaine NCIS. Christophe Hondelattele remarque lui-même avec plaisir: depuis l’annonce de la fin de la publicité, six autres émissions de « Tandem », son magazine culturel en première partie de soirée ont été commandées.
Photo : C. Hondelatte

Charlotte Lazimi

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