A Bordeaux, les responsables de communautés urbaines s’insurgent contre la réforme des collectivités territoriales


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Publication PUBLIÉ LE 08/10/2009 PAR Nicolas César

« Si la réforme des collectivités territoriales est appliquée, ce sera la fin des collectivités locales », a lancé, ce 8 octobre, lors d’une conférence de presse à Bordeaux, Gérard Collomb, président PS de la communauté urbaine du grand Lyon et de l’Acuf (l’Association des communautés urbaines). Il va même plus loin : « c’est une retour à la France de Bonaparte ». En fait, « l’Etat veut se refaire sur le dos des collectivités territoriales », peste-t-il. Inquiet d’une menace de baisse de recettes que la réforme de la taxe professionnelle (TP) ferait peser sur les collectivités locales, le président PS de la Communauté urbaine de Bordeaux, Vincent Feltesse, a ouvert ce jeudi à Bordeaux les 37e journées des Communautés urbaines en dénonçant un « hold up » et un « braquage » à propos des réformes de la taxe professionnelle et des collectivités territoriales.

Un « hold-up »
En effet, selon Gérard Collomb, avec la réforme de la taxe professionnelle, des villes comme Lyon pourraient perdre, malgré quelques compensations de l’Etat, 33% de leurs recettes dès la deuxième année. Et, « pour les plus industrialisées comme Dunkerque, ce serait de l’ordre de 66% », insiste-t-il. Ainsi, il estime que cette réforme va nuire au développement économique, dans la mesure, où les maires et présidents de communautés urbaines vont hésiter à imposer, malgré parfois les réticences de la population, des industries sur leur territoire. Par ailleurs, « pourquoi les politiques continueraient à investir dans des infrastructures nécessaires pour les entreprises ? », ajoute Alain Rousset, le président de l’Association des régions de France. « Je ne vois qu’une explication à cette réforme : la plupart des départements et régions sont à gauche. Ce texte est dégueulasse pour la démocratie », poursuit-il.

« Ce texte est une vraie rupture. Depuis 30 ans, il y a un consensus droite-gauche pour qu’il y ait plus de décentralisation et là on assiste à une recentralisation du pouvoir », souligne Vincent Feltesse. Après tout, il n’y a « plus qu’à nommer des préfets partout » en lieu et place des élus locaux puis de « tout diriger depuis Bercy », s’insurge Gérard Collomb.

Par ailleurs, Alain Rousset, le président socialiste de la région Aquitaine a qualifié de « mine anti-démocratique » le projet de création de conseillers territoriaux en remplacement des élus régionaux et départementaux. « Nulle part au monde » on observe un tel « mélange de compétences », a-t-il soutenu. Il a également regretté un mode de scrutin –majoritaire à un tour– qui entraînerait « une politisation à l’extrême du débat territorial ». Pour mémoire, les 16 communautés urbaines de France, très majoritairement dirigées par la gauche, regroupent plus de 400 communes, soit 7,4 millions d’habitants, et ont géré un budget global de 8,2 milliards d’euros en 2008.

Nicolas César

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