Nouvelle interdiction de consommer les huîtres du bassin d’Arcachon, mais les ostréiculteurs continueront de vendre…


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Publication PUBLIÉ LE 22/07/2009 PAR Nicolas César

« Demain (jeudi), nous serons tous sur nos points de vente afin de vendre nos huîtres et nous ferons comme si de rien n’était car on est sûr qu’elles ne représentent aucun risque », a lancé Jérôme Delarue, l’un des cadres la Section conchylicole d’Arcachon, à l’issue d’une réunion de « crise ». A l’image de l’ensemble de la profession, il est au bord de la crise de nerf. Pour interpeller les pouvoirs publics, les membres du bureau de la section conchylicole, ainsi que son président, Olivier Laban, ont démissionné.

Le président des ostréiculteurs démissionne
Dans un courrier, Olivier Laban, justifie son choix : « aujourd’hui, si je restais à ce poste, j’aurais vraiment la sensation d’être le complice d’une escroquerie et d’une mascarade qui va conduire à la disparition de l’ostréiculture et des ostréiculteurs du Bassin d’Arcachon ». Il rappelle que « cela fait la cinquième saison que le test de la souris entraîne l’interdiction de la vente des huîtres du Bassin d’Arcachon ». « L’application de ce test, digne du moyen âge, a généré la disparition de nos entreprises et de leurs emplois, sans parler de la détresse et du désespoir de l’ensemble des professionnels et, en particulier, des jeunes qui viennent de s’installer », poursuit-il.

L’Etat affiche sa « détermination » pour mettre en place un test alternatif
De son côté, le ministre de la Pêche, Bruno Le Maire, qui s’était rendu le 11 juillet sur le bassin d’Arcachon, a, dans un communiqué, « pris acte » de cette nouvelle interdiction tout en affichant « sa détermination pour mettre en place un test alternatif, capable d’apporter davantage de précisions sur les causes de toxicité des coquillages et sur leurs conséquences sur la santé ». Plus que des mots, les ostréiculteurs attendent désormais du concret. « La Commission européenne organise une conférence scientifique le 10 septembre en vue de trouver un autre test », a rappelé Bruno Le Maire. Pour mémoire, la surveillance des coquillages du bassin d’Arcachon repose actuellement sur le test souris, un test défini par la réglementation communautaire pour garantir un niveau optimal de sécurité du consommateur. Cette méthode de référence est la seule autorisée au niveau européen mais elle est contestée par les ostréiculteurs, qui y voient la cause de leurs difficultés économiques. « Cela fait trois ministres, trois préfets, trois sous-préfets qui se sont engagés sur la recherche et l’évolution de tests de substitution à ce test archaïque, soit disant imposé par la réglementation européenne mais que ni les Allemands, ni les Hollandais n’utilisent parce qu’ils le considèrent comme pas fiable », s’agace Olivier Laban.

Les ostréiculteurs continueront de vendre leurs huîtres malgré l’interdiction
« Malgré les engagements des politiques et de la haute administration, il n’y a pas eu un iota d’évolution », conclut-il. Les prochains prélèvements seront pratiqués les 24 et 27 juillet, les résultats seront connus le 29 juillet. L’interdiction reste valable tant « que deux analyses consécutives ne se seront pas révélées négatives », précise la préfecture. Reste à savoir si les ostréiculteurs patienteront jusque-là… En attendant, ils ont décidé, malgré tout, de continuer à vendre leurs huîtres directement aux particuliers.

Nicolas César

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