L’agriculture d’Aquitaine inquiète pour son élevage à l’heure de la sécheresse


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 15/07/2012 PAR Joël AUBERT

En trois mois le prix des céréales est passé, de juin à cette rentrée, de 200 à 250 euros la tonne alors même, et en premier lieu pour les cultures non irriguées, que les rendements sont affectés par le climat très sec ; l’élevage laitier est en particulier très touché entre la baisse des prix payés et la hausse du prix du soja.

Inquiétude pour la volaille sous signe de qualité

Les producteurs de viande bovine n’arrivent pas de leur côté à relever leur prix de vente en répercutant l’impact du prix des céréales . Le problème semble encore plus préoccupant pour la production de volailles d’Aquitaine dont on sait qu’elle répond à des « signes de qualité » et que, de ce fait, elle nécessite un temps d’élevage plus long, a une croissance plus lente et consomme davantage d’aliments. La difficulté dans un marché concurrentiel risque d’être encore plus forte en période de crise où le consommateur peut avoir tendance à arbitrer en faveur de produits plus vite venus.

Face à cette situation qui fait regretter aux responsables professionnels les belles heures d’ une Politique agricole commune qui régulait les prix et plonge les politiques dans l’embarras l’agriculture sollicite des aides à la trésorerie, traditionnelles en pareille circonstance. Et, là, on ne s’étonnera pas que les collectivités locales soient en première ligne, notamment à l’invitation des responsables qui mettent en avant l’intérêt de soutenir le lancement de cultures dérobées, – ray grass par exemple- dès cet automne, prenant par exemple le relais du maïs pour palier aux pertes de production liées à la sécheresse. Dans ce cas les collectivités seraient sollicitées pour prendre en charge une partie des coûts de semences et de récoltes.

« L’agriculture n’est pas une variable d’ajustement »

Sur le fond, la question de l’hydraulique sur le Bassin Adour Garonne est de nouveau posée de façon très vive par la profession agricole : «  l’Etat, l’Agence de l’Eau, les collectivités, la profession tirent tous dans le mêmes sens et on doit construire des capacités correspondantes à 55 millions de mètres cubes…mais un peu partout on voit combattre les ressources nouvelles. L’agriculture refuse d’être la variable d’ajustement avec les Verts sur les questions de l’eau ou de l’énergie ; elle mérite d’être respectée. » Qu’on se le dise dans les cercles gouvernementaux. En tout cas, si vous croisez Dominique Graciet, ne lui demandez pas ce qu’il pense de la nouvelle carte des « zones vulnérables » telle qu’elle a été présentée à la préfecture de Toulouse le 11 septembre : elles étaient indéchiffrables mais témoignent d’une extension de ces zones qui compromettraient l’élevage. Il faut donc s’attendre à une vigoureuse réaction professionnelle sur le terrain syndical et celui du débat public. « Le 19 juin la profession avait quitté la séance ; Nous allons au conflit, les Pyrénées-Atlantiques, les Landes, le Gers sont particulièrement touchées. » ajoute le président de la Chambre régionale d’Aquitaine.

Recherche, innovation : un chantier rouvert

Pour autant ce contexte délicat ne semble pas entamer les orientations de l’action de la Chambre d’Aquitaine qui avait réussi à fédérer en juin dernier les forces des chambres départementales lors d’une première convention à Gradignan (Gironde). Les chantiers continuent, ceux du Projet Stratégique Aquitain, et deux qui de l’avis de Dominique Graciet sont « urgents »: d’une part une étude économique rassemblant les informations sur les types d’exploitation de sorte de disposer d’une « physionomie » stable, histoire de mieux appréhender l’impact de la Politique Agricole commune dont on sait qu’elle doit être remise à plat l’an prochain ; d’autre part un chantier consacré à l’innovation, au transfert de connaissance, aux grands thèmes de recherche pour les années à venir. Une ambition qu’il faut saluer lorsqu’on sait l’existence d’un potentiel déjà considérable fort de 50 centres d’expérimentation dans la région et la nécessité de faire le point dans les grandes filières. C’est une des clés de l’avenir au moment où la PAC va sans doute vraiment changer de cap.

« Origine Monde » à Bordeaux en mai 2013

L’Aquitaine en attendant les résultats de cette actualisation et de la prospective se prépare, déjà, à accueillir à l’occasion de la Foire Internationale de Bordeaux les 20, 21 et 22 mai prochains, le Congrès « Origine Monde » organisation non gouvernementale basée à Genève. Ce sera un temps fort de l’agriculture mondiale et un nouveau témoignage de la reconnaissance de l’Aquitaine comme première région d’Europe pour les produits d’origine.

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