La lutte biologique se développe dans les vignobles bordelais


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 19/04/2011 PAR Nicolas César

Pour les viticulteurs bordelais, deux espèces de papillons, l’Eudémis et le Cochylis, sont particulièrement dangereuses. Lorsqu’elles prolifèrent dans les vignes, leurs œufs donnent naissance à des milliers de petites chenilles, qui dévorent les baies de raisins et menacent leurs récoltes. Depuis des années, pour lutter contre ces papillons, les producteurs utilisent des insecticides, nocifs pour l’environnement. A l’image de Pomerol, un certain nombre de viticulteurs utilisent désormais la technique de la confusion sexuelle. La technique consiste, à l’aide de capsules apposées dans les vignes, à saturer l’air en phéromones sexuelles femelles. Résultat, les mâles s’épuisent dans leur quête amoureuse et meurent. La femelle cochylis n’étant plus fécondée, les larves ne se logent plus dans les grains du raisin et le viticulteur n’a plus besoin de produits chimiques.

L’aide de l’Etat sollicitée pour développer la technique de la confusion sexuelle 
Cette méthode, homologuée depuis 1995, est bien connue en Champagne et se révèle efficace. En Suisse et en Allemagne, elle est très répandue. En revanche, seuls 5 500 hectares du vignoble bordelais, sur 120 000 au total, l’utilisent. Ici, nous n’en sommes encore qu’aux prémisses. « Pour les vignobles de la région Aquitaine, cette méthode ancienne reste très confidentielle », confirme Eric Maille, agronome spécialisé dans les vins issus de la viticulture biologique. Pourquoi ? Pour des raisons économiques. La confusion sexuelle coûte 80 euros de plus par an et par hectare par rapport à deux traitements annuels par insecticide. Un coût, qui diminuera avec le développement du marché et de la concurrence. Mais aussi grâce à des actions collectives. En se regroupant pour poser leurs diffuseurs de confusion sexuelle, les onze châteaux de Pomerol mutualisent leurs frais. « Il y a un tournant à prendre, car c’est l’avenir », a souligné le député UMP de la Gironde et vice-président du groupe d’études sur la vigne à l’Assemblée nationale, Jean-Paul Garraud. L’élu UMP estime qu’il faut rapidement « étudier quelles aides l’état pourrait apporter ou imaginer un système incitatif ». Pour le député de la Gironde, « il est important que les collectivités territoriales s’engagent aussi dans cette voie ». Il aurait eu « une oreille attentive » de la part du ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire. Sans cela, la technique de la confusion sexuelle restera marginale dans les vignobles bordelais.

                                                                                                                          Nicolas César

Crédit photo : BASF

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