En 2010, 60 000 personnes ont été enfermées dans les centres de rétention français


Cimade
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 13/12/2011 PAR Nicolas César

Selon l’observation des associations, plus de 60 000 sans-papiers sont passés par un centre de rétention administrative (CRA) l’an dernier. Pour la seule France métropolitaine, l’enfermement a concerné 27 000 migrants. Mais, seules 11 000 personnes ont été reconduites à la frontière, ce qui signifie que 58 % ont été libérées par des juridictions administratives ou judiciaires ayant estimé que les procédures d’éloignement étaient contraires à la loi. « On assiste à une banalisation de l’enfermement administratif, y compris de familles avec enfants. Cette politique d’enfermement et d’éloignement à tout prix est à la fois injuste et inefficace », s’indigne Jérôme Martinez, secrétaire général de la Cimade. La plupart sont marocains, algériens, tunisiens, avec un certain nombre aussi de Brésiliens, Chinois, Afghans… En très large majorité, il s’agit des hommes. Mais, phénomène inquiétant, les femmes sont de plus en plus représentées (9%). Pire, des enfants ont été enfermés avec leurs parents, 356 en 2010, dont 210 de moins de six ans.

« L’obsession statistique »
La rétention ne devrait être utilisée qu’en dernier recours, estime la Cimade. « C’est d’ailleurs ce que préconise des directives européennes récentes », rappelle Olivier Brès, l’un des porte-paroles du groupe de la Cimade à Bordeaux. « Non seulement c’est coûteux financièrement, mais c’est aussi dévastateur pour les personnes, alors même que plus de la moitié d’entre elles sont libérées », ajoute-t-il. Il déplore « l’obsession statistique au détriment du droit et « la criminalisation injustifiable des migrants en situation irrégulière ». »Les actes d’automutilation et les tentatives de suicide » de la part des personnes retenues sont « extrêmement fréquents », souligne le rapport. Une tendance qui s’accentue depuis la loi Besson de juillet 2011, qui allonge la durée de rétention de 32 à 45 jours, reculant l’intervention du juge au 5e jour de rétention et prévoit une interdiction de retour sur le territoire pendant 5 ans. Dans toute la France, ce mardi 13 décembre, la Cimade et les associations travaillant dans les centres de rétention, ont organisé des conférences de presse pour alerter l’opinion publique sur ce phénomène inquiétant dans le pays des droits de l’homme. Ce soir, le ministère de l’Intérieur était resté sourd à ce « cri d’alarme ». Mais, le sujet reviendra inévitablement lors de la campagne présidentielle. 

                                                                                                                         Nicolas César

Crédit photo : Cimade

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