Mira 2008 une nouvelle édition à destination de la péninsule ibérique et de l’Amérique latine


Christian Berthelot
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 31/10/2008 PAR Joël AUBERT

Deux années plus tard, la jolie figure de proue est de retour, avec dans ses valises une palanquée d’artistes à l’espièglerie et au sens de la dramaturgie toute latine. Sous la houlette de Richard Coconnier et de Sonia Moumen (porteurs du projet Bordeaux 2013), le festival ¡mira! après s’être intéressé à l’insolence, se consacre cette fois au sud extrême, invitant à la découverte de la création ibérique et latino-américaine par le biais de spectacles de théâtre, danse, performances et installations.

Le théâtre des extrêmes : une plongée dans la société contemporaine latine

Première nouveauté de cette édition 2008, ¡mira! ouvre ses frontières à l’Amérique latine en proposant des spectacles d’artistes argentins ou chiliens. Pour la plupart présentés dans la catégorie théâtre, ils s’interrogent sur les questions universelles du bonheur, de l’identité et du poids de l’existence dans des sociétés hachées par la crise financière et l’individualisme. Ainsi le spectacle de Daniel Veronese (Argentine) qui s’essaie à une adaptation du célèbre « Oncle Vania » de Tchekhov, en dressant le parallèle entre la société argentine au lendemain de sa faillite et les personnages russes du début du XXe siècle. À découvrir également, son compatriote Claudio Tolcachir et sa famille Coleman ainsi que le monologue échevelé de la jeune « Lulú», pièce écrite par l’auteur chilien Ana Harcha Cortes.
À leurs côtés, on retrouve deux artistes déjà rencontrés en 2006: Rodrigo Garcia, metteur en scène espagnol qui revient pour combattre à sa manière, déroutante et frontale, notre société de consommation et Cuqui Jerez dans un délire fiévreux et drôle dont elle seule a le secret.

Le Flamenco extrême : entre tradition et rupture, une éternelle altercation

Especulaciones, de Ximo Flores- Miguel AltetLes amateurs de flamenco ont aussi de quoi se réjouir puisqu’en quinze jours, ils pourront assister au fleuron du flamenco contemporain. Spécialiste de la déconstruction et de la rupture stylistique, Israel Galván, fidèle à lui-même, présente en 1ère française son spectacle« El final de este estado de cosas », soit une introduction au flamenco traditionnel métissé de buto, jazz et heavy métal… Dans sa droite lignée, Andrés Marín avec « El Cielo de tu boca », s’entoure de musiciens d’exception pour imposer une danse exigeante et inspirée. Enfin, révélation du flamenco français, la danseuse Stéphanie Fuster découverte dans « Le Divan du Tamarit » s’offre les talents d’Aurélien Bory pour un spectacle autour d’une double déconstruction : celle d’une danse et celle d’une jeune femme. Pour les plus mélomanes, la chanteuse Buika interprètera pour une soirée seulement son savoureux métissage de jazz, flamenco et chansons populaires mexicaines.

Les indisciplinaires : un souffle de vitalité artistique frais et déjanté

Une fois n’est pas coutume, ¡mira! se penche cette année sur la jeunesse déjantée et bricoleuse du Sud, en présentant de nombreuses formes hybrides s’apparentant au mouvement de la danse/performance. L’occasion de retrouver des visages connus telle l’artiste Claudia Dias ou les iconoclastes et agitateurs Ana Borralho et João Galante, présentant un workshop erotico-transgenre au TNT. L’opportunité aussi de découvrir de jeunes artistes autour de thématiques atypiques et déconcertantes : la fête de la Tomatita pour Ximo Flores, l’inceste pour Angélica Liddell, la colonisation portugaise pour Miguel Pereira. Danseurs, comédiens, plasticiens, ces touches à tout largement représentés dans cette édition auront pour tâche de démontrer la vitalité artistique et l’inventivité qui frappe la péninsule Ibérique depuis quelques années ; un vent de folie rassérénant qui saura à coup sûr nous dépayser. Complété de cabarets–concerts et d’expositions tout au long de la quinzaine, ¡mira! fermera ses portes sur un bal orchestré par le duo franco-catalan Brigitte Seth et Roser Montlo Guberna : une leçon de danse de plus de trois heures pour s’en donner à « corps joie ».
Photos : Miguel Altet et Christian Berthelot

Hélène Fiszpan


¡mira! du 06 au 15 novembre 2008, dans le cadre de Novart Bordeaux
Renseignements et réservations au TnBA par téléphone au 05 56 33 36 80 ou sur internet : www.tnba.org

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