Se loger, travailler ou consommer ne se fait pas sans incidence sur l’environnement périurbain. Résidences, lotissements, bureaux, entreprises, parkings et autres centres commerciaux ont remplacé au fil des ans, les salades, les choux ou les radis qui étaient cultivés à Bègles, Eysines ou Bruges. Les chiffres donnés par les conclusions du rapport de l’ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts, Philippe Quévremont parlent d’eux-mêmes. Avec une centaine d’exploitations « professionnelles » actuellement recensée contre près de 260 dans les années 80, à quoi on peut rajouter une centaine d’agriculteurs à titre secondaire, dont une douzaine en bio, pour un seulement en maraichage, il est évident que l’agriculture au sein de la CUB est menacée. Avec des superficies maraichères encore exploitées ne dépassant pas 130 ha contre 450 ha dans les années 6O, la part de fruits et de légumes qui y sont cultivés représentent moins d’un jour de consommation locale par an. A rajouter pour compléter l’état des lieux, que l’agriculture mobilise 10% de la surface de la CUB contre 6% pour les surfaces en eau et zones humides, 34% pour les forêts et autres milieux naturels. Ou dit autrement, la CUB disposerait de 50% d’espaces naturels et de 50% d’espace urbain. Un équilibre que la tendance à la spéculation pourrait compromettre. En effet, parfois la tentation est grande pour les exploitants en cessation d’activité de vendre à prix d’or leurs terres aux promoteurs.
Des recommandations pour le moins (éco)logiques, quand la demande de produits locaux explose et que les notions de développement durable fleurissent tous azimuts dans la plupart des programmes. Sept mesures à coordonner pour contribuer à faire de la métropole bordelaise un « éden rurbain », comme il en existe depuis longtemps dans les pays nordiques.