La sècheresse et de nouvelles réserves en eau : de l’orage dans l’air pour la FNSEA sur le terrain en Lot-et-Garonne


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 14/05/2011 PAR Solène MÉRIC

Sous un soleil de plomb, c’est sur l’exploitation en polyculture de Denis Mandile, que s’est rendu ce vendredi Xavier Belin, nouveau numéro 1 de la FNSEA. L’exploitation n’a pas été choisie au hasard, d’un coup d’œil on devine l’enjeu du problème : d’un coté le blé aux feuilles jaunies est trop court, « il manque 20 cm » selon l’agriculteur ; de l’autre, une réserve d’eau de 15000 m3 au deux tiers vide… Et ce qu’on ne voit pas Denis Mandile l’explique : « il n’y a pas eu d’eau en décembre, donc pas de betterave porte graine donc pas de contrat », pourtant ces cultures spéciales c’est ce qui permet habituellement de tirer un meilleur revenu de l’exploitation, précise Jean-Luc Poli, Président de la FDSEA 47. Autre conséquence : les 50 têtes de bétails sont déjà au pré; quant au fourrage, pour cet hiver « il va manquer du stock »… Coté maïs, là aussi, il faut faire avec… ou plutôt sans : sur les 10 ha de la ferme, seuls 4 pourront être irrigués au vu de ce qu’il reste dans la réserve d’eau. La production sera donc divisée par deux cette année…
Jean-Luc Poli continue de planter le décor : « depuis janvier il est tombé 70 mm d’eau, soit environ 200 mm de moins qu’en moyenne. Dans les années sèches, on atteint les 400 mm d’eau, cette année, c’est même pas sûr qu’on y soit… Pour les cultures d’hiver, il faut d’ores et déjà s’attendre à une baisse de 40 à 50% de leur potentiel de production… » Autant de promesses d’une campagne à venir difficile.

Principe de précaution et création de nouvelles ressources : « Une mascarade! »
Pour Xavier Belin, face à la situation, il faut agir en trois temps. D’abord, « gérer l’urgence et optimiser la ressource disponible en paille et fourrage » notamment par la contractualisation avec les céréaliers « pour connaître les volumes et éviter les dérives spéculatives sur les prix», et par « l’utilisation des jachères », autorisée depuis la veille par le Ministre de l’agriculture. Ensuite, il en appelle au Gouvernement et l’Europe pour mettre en place des mesures complémentaires notamment d’assurance, ou de compensation afin éviter que « les problèmes que l’on connaît aujourd’hui ne se reposent à chaque sécheresse ». Enfin, et surtout, dénonçant violemment le principe de précaution qui tourne en France à « une mascarade », Xavier Belin se fait applaudir par son public, lorsqu’il affirme qu’ « on ne peut plus tolérer l’immobilisme qui existe depuis 20 ans sur la création de nouvelles réserves ! ». Et de dénoncer, de concert avec Jean-Luc Capes, « Monsieur eau » de la FNSEA, et par ailleurs Président de la FDSEA Landes, « la frilosité des Préfets » à autoriser la création de réserves, face à des associations environnementales qui n’hésitent pas à déposer des recours et les blocages systématiques des projets par la Direction Régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement ». Pour Jean-Luc Capes, il faut se battre sur chaque projet de retenue d’eau et parvenir à « trouver un cadre qui permettent d’avancer » car d’un point de vue social, et économique, « nos projets, c’est notre avenir ».

Solène Méric

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