Dónde está el Duende ?… difficile à dire même pour les artistes

A l’origine de la Difficil Sensillez, un ouvrage tombé d’une étagère sur le pied de Rafael Amargo : « Jeu et théorie du Duende » de Federico Garcia Lopez issu d’un discours de ce dernier, pour tenter de définir cet indéfinissable Duende. Pour Rafael Amargo, le Duende c’est une émotion très forte, « l’émotion du tout ou rien, un peu comme si au Musée du Louvre vous passiez devant une toile qui tout à coup vous subjugue ». Finalement pour Rafael Amargo, il semble qu’il y ait une part de subjectivité du spectateur pour reconnaître le Duende chez un artiste. Définition un peu décevante, puisque finalement le Duende, si mystérieux, ne serait qu’une affaire de goût… L’exemple en a été donné lors de la rencontre, lorsqu’une personne du public compare Chopin et Bach, considérant que le premier a véritablement le Duende, et pas le second en raison d’une trop grande technicité de sa musique. Une proposition que Rafael Amargo ne fait pas siene. Lui, qui « adore Bach » considère que les deux compositeurs ont le Duende. A écouter cette échange, il semble donc, non pas que le duende soit difficile à décrire, mais bien plutôt à reconnaître puisqu’il n’existerait pas, uniquement par l’œuvre ou l’artiste en lui-même mais seulement à travers la perception qu’en a un spectateur donné.

« Le Duende n’appartient pas à l’artiste »
Pilar Tavora, quant à elle, nuance ce propos et propose une définition plus à la hauteur des espérances artistiques, pour ne pas dire philosophiques du public. Selon elle, « le Duende n’appartient pas à l’artiste, mais à l’art. Il n’y a pas d’artiste qui ont le Duende plus que d’autre ». Pour elle, c’est bien plus subtil que le « simple » talent d’un artiste, et ça ne se mesure pas au goût subjectif du spectateur. « C’est quelque chose qui apparaît dans la création artistique, sans forcément que l’artiste en prennent conscience. Le Duende se manifeste, au cours d’une performance artistique de manière innattendue et imprévisible». Une sorte d’état de grâce artistique ressenti par tous, la manifestation de l’Art comme une révélation .

Solène Méric