C’est le cas des éditions « L’Arbre vengeur », dont le nom porte à l’interrogation et à de multiples réponses, un rien provocatrices , de l’équipe de la maison, autour de David Vincent, son directeur. En fait il importe surtout par ce qu’il suscite. Il est à part. Comme les éditions dont il est l’oriflamme, l’étendard de ce cahier des charges dû, en âme et conscience, aux partenaires en amont (auteurs, artistes,mais aussi matériaux mis à contribution), autant qu’en aval: les lecteurs. Histoire de dire qu’un éditeur se doit d’être responsable.
Pour d’autres, la part de hasard est plus grande: dans un grand élan passionnel et surréaliste on donne sa chance au destin. On ouvre un dictionnaire, on pointe aveuglément son doigt… et la réalité vous rattrape en dévoilant un mot d’une grande banalité! Pourtant, la magie est là quand même: un peu plus loin dans la liste se trouve le joli mot de « Finitude ». Emmanuelle et Thierry Boizet se l’approprient alors, car « il disait pour le coup très bien ce que l’on voulait faire » confie Emmanuelle. « Finitude » sera une librairie, puis une maison d’édition… Parfois, c’est l’enchaînement des circonstances, les évènements qui induisent ce choix: « Cacimbo » était le titre du premier ouvrage signé par Olivier Michaud, alors explorateur, photographe, avant qu’il ne devienne celui de l’éditeur.
Du choix ou du mystère
Enfin, il y a ceux qui regrettent parfois, qui choisiraient maintenant, les années passant et le succès se forgeant au gré de la vie des parutions qui orientent et précisent la ligne éditoriale en même temps qu’elles la suivent, une autre appellation. « Elytis » aurait choisi une formule plus proche de l’idée de voyages ( Elytis est en fait à l’origine le nom d’un poète); « Pimientos » apprécie le côté accrocheur, long en mémoire pour le public -comme la piqure du piment sur la langue- tout en déplorant l’étiquette un peu réductrice que cela comporte, parfois.
Dans un monde où les logos se monnayent à prix d’or, tant ils véhiculent de promesses d’ors et de succès, il est finalement bien rassurant de constater que le hasard, la passion d’un moment même émaillée par un brin de regret, aussi bien que le choix délibéré ou encore le mystère… préludent aussi bien les uns les autres à la réussite. Et ce que l’on retiendra des choix ainsi faits, c’est leur diversité. A l’image de la richesse de chacune de ces éditions.
Anne DUPREZ
Liste et coordonnées des éditeurs aquitains sur le site de l’ARPEL, www.arpel.aquitaine.frSalon du livre de paris: 13-18 mars 2009, stand de l’Aquitaine T64/S63.