Les élus girondins s’inquiètent de la frilosité du gouvernement sur l’éolien


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Publication PUBLIÉ LE 03/05/2010 PAR Nicolas César

Dans son courrier adressé à Jean-Louis Borloo, Alain Juppé se dit « inquiet des répercussions de telles décisions sur l’économie locale de la filière ». « Même si Bordeaux et son agglomération ne font pas partie des régions les plus venteuses pour accueillir des fermes éoliennes, nous comptons néanmoins quelques entreprises locales qui se développent fortement et avons des projets d’implantations très conséquents comme en témoigne la décision du groupe EADS Astrium d’implanter ses unités de production de pales d’éoliennes en Gironde », explique l’ancien ministre de l’Ecologie. L’ex Premier ministre souligne « le risque de discrimination qui serait apportée à la filière éolienne » ainsi que « l’impact sur l’emploi ». Il déplore enfin « le décalage entre l’affichage d’ambitions dans le cadre du Grenelle de l’environnement et ces propositions qui donnent le sentiment de freiner le développement de l’éolien ».

« Combien d’emplois choisirez-vous de sacrifier, monsieur le ministre : 20 000, 30 000, ou 50 000 ? »

« Un vent mauvais semble vouloir emporter, l’un après l’autre, les engagements du Grenelle ; il souffle actuellement sur l’Assemblée nationale où est discuté le projet de loi portant Engagement National pour l’Environnement, ou « Grenelle II », écrivent Vincent Feltesse Alain Rousset  Philippe Plisson et Noël Mamère, élus de gauche en Gironde dans une tribune aujourd’hui dans « Le Monde ». « Les amendements du rapport Ollier viennent insidieusement, mais très directement, menacer la filière industrielle française de l’éolien. Dans un contexte économique dégradé, c’est une perte potentielle inestimable en termes de nouveaux emplois », dénoncent-ils. « Avec 3 500 éoliennes installées pour une capacité de 4 500 MW, la France se place très loin derrière l’Allemagne et l’Espagne (respectivement 26 000 MW et 19 000 MW). Dans le cadre des objectifs du Grenelle, le gouvernement s’est engagé sur un potentiel éolien de 25 000 MW d’ici à 2020, soit environ 9 000 turbines », rappellent-ils. « 10 000 emplois sont aujourd’hui concernés par l’éolien en France. Avantage considérable : ils sont difficilement délocalisables. Avec des objectifs confortés, la filière verrait son effectif atteindre les 60 000. La soustraction est simple : avec l’arrêt de la plupart des projets en cours, avec ce nouvel élan de légitimité donné aux anti-éoliens, combien d’emplois choisirez-vous de sacrifier, monsieur le ministre : 20 000, 30 000, ou 50 000 ? », demandent les élus au ministre. Cette fois, la fronde ne vient pas seulement de la gauche, mais aussi des rangs de la majorité. Reste à savoir comment va réagir le ministre de l’Ecologie… A l’heure, où le chômage frôle les 10%, sa position ne sera pas sans conséquences sur l’avenir de notre économie, de notre industrie.

Nicolas César


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