Luis Felipe Calambas, un agriculteur guambiano dans les Pyrénées-atlantiques


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 13/06/2012 PAR Olivier Darrioumerle

@qui ! : Qu’avez vous appris de votre expérience dans les fermes pyrénéennes ?
Luis Felipe Calambas :
J’ai vu comment développer la vente directe en faisant le tour des magasins et des biocoops. Chez nous pour l’instant, il y a beaucoup trop d’intermédiaires qui gagnent plus que les producteurs de matière première. Il faut que l’on structure les filières. J’ai aussi appris d’autres pratiques comme vacciner les truites, ce qui est nouveau pour moi, sélectionner les œufs ou encore désinfecter les piscines et les incubateurs. C’est très important pour améliorer la sécurité alimentaire des enfants. J’ai remarqué aussi que votre production était très mécanisée notamment dans la sélection et la transformation de la truite. Je suis responsable de la pisciculture du Lycée et je peux vous dire que nous avons déjà du matériel, mais nous aurons bientôt besoin de nouvelles technologies à cause de la pollution et de l’espace limité dont nous disposons. Des oxygénérateurs d’eau par exemple, mais ces machines sont fabriquées chez vous et elles coûtent très chères à l’exportation.

@qui ! : comment pouvez vous être touchés par la pollution alors que vous pratiquez une agriculture traditionnelle et biologique ?
Luis Felipe Calambas :
Je suis un Piruek, enfant de l’eau, né de l’union de la terre et de l’eau ; je suis constitué de 70% d’eau et je fais partie intégrante de la Terre. Nous avons conscience que la terre-mère, mère naturelle, nous donne tout. Et lorsque je meurs je me décompose. Dans notre langue la peau est synonyme d’écorce, et le mot fluide est bon pour le sang comme pour la sève. Nous avons un langage organique. Nous ne faisons qu’un avec la terre et nous souffrons de voir les multinationales détruire notre territoire. Elles détiennent la grande majorité des terres et font pousser de la canne à sucre sur des haciendas de 300-400 hectares. Quand je suis allé dans la vallée d’Aspe j’ai été étonné de voir autant d’arbres dans vos forêts alors que pour autant toutes vos maisons ont des charpentes. Dans ma région il y a peu de bois, ce qui provoque l’érosion des sols et bien des catastrophes naturelles. Depuis les années 80, plusieurs organisations représentant les peuples indiens se battent pour récupérer la terre de notre partie montagneuse des Cordières centrales, mais les résultats sont infimes par rapport à l’ampleur du mouvement, et plus de 30 leaders indiens ont été assassinés.  

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